Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 16 - luglio 1891

- 35 - pour contenir dix ou vingt expositions d'un même nombre de peintres, en autant de salles indépendantes les unes des autres, ce qui n'engagerait l'amateur d'art que clans la mesure de son go1H.En fixant par un tirage au sort le choix des salles et l'époque att.ribuéè à chaque exposant, en délimitant à quinze jours le temps de chaque exhibition, ne .serait-ce pas avantageux pour vous, les bons peintres? ne serait-ce point faire œun-e et non dérisoire, d'at'tistes indépendants? ... Pour satisfaire les Yisiteurs amis, les toiles seraient fixées non aux murs, mais sur des cheYalets roulants; de plus, les matinées seraient réservées aux solitaires et aux silencieux et des gardiens sauraient faire respecter le droit. C'est alors qu'on regarderait de la peinture, comme on entend de la musique, comme on lit un livre, silencieusement : sans entendre formuler une critique au moment de la communication entre l'œuvre et soi. Comme on goûte des musiciens et des littérateurs,on goûterait des peintres alternativement, sans encourir la vue des agressifs champs de bataille de la couleur. Ajoutons que l'instauration d'un temps fixé pour une nouvelle catégorie de visiteurs sans empêcher les après-midis « chics» d'exister, n'aur1it pour but que de ne pa. , mettre des ennemis en présence, tandis qu'en l'état présent ... N'est-ce pas au sortir d'une exposition de peinture que le très étonnant Sir Thomas Carlyle prnnonça pour la première fois ces paroles? « On devrait bien élever des autels à la Solitude et au Silence. » EmroND Cousrc.ïRIER. BibliotecaGinoBianco

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