Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 16 - luglio 1891

totale du bon droit et de la justice : c'est pourquoi il s'emichit, et c'est pourquoi il ne nous reste rien dans les poches, après qu'il nous les a vidées au jour le jour. Son épargne se compose de toutes les épargnes qu'il nous a empêchés tle faire, et son gros ventre augmente avec notre famine. Mais ù quoi bon insister sur ce qui crèYeles yeux et sur ce dont vous convenez vous-mêmes? Car vous avoue,,; que le bourgeois ne voit dans l'ounie1: qu'une machine (p. 19, 37); et qu'il paie cette machine au plus bas prix qu'il peut, mais que l'ouvrier est obligé de se vendre à vil prix pont· ne pas mourir de faim. Pourquoi clone vous moque1· de nous? pourquoi nous dire d'épargner quand Yous savez que notre salaire ne suffit pas toujours 1 nous vêtir et à nous nourrir? (p. 4.3,4.5). Bien que l'on essaie de nous faire vivre comme des brutes, nous voyons encore assez clair pour nou,; apercevoir que, sons le régime de la propriélé indi dcluelle, chacun n'est si préroyant pour lui-même qu'à la condition d'être entièrement imprévoyant du sot't des autres; et que même il ne pratique sérieusement cette prévoyance individuelle, dont vous faites l'éloge, qu'en empiétant sur le lot d'autrui. C'est pourquoi pour tous ceux que la vie et le travail ont usé, nous voulons une vieilles5e tranquille au lieu de la mort ignob1e dans un bouge que le capital réserve à tout homme qui n'est plus la bête de somme vigoureuse dont il puisse tirer profit; pour tous ceux qui naissent à la vie et au travail, une éducation virile, qui les y rende propres; et pour tous ceux qui créent la richesse le produit intégral de leur labeur. Et s'il nous faut, pour réaliser cette répartition équitable l'ensemble de toutes les ressources que le travail social a amassées, mais que notrefaiblesse et notre aveuglement ont réunies entre les inains d'un petit nombre, qu'est-ce là autre chose que de sortir de la tradition pour entrer dans le droit? Et n'est-ce pas être plus prévoyant que la raison bourgeoi:;e, et plus chrétien que votre dogme? Vous ajoutez que le capital et le travail se supposent. Et nous n'en disconvenons pas. Mais quel inconvénient Yoyez-vous à ce que le capital nous appartienne à tous collectivement, au lieu d'appartenir à quelques-uns? Et le capital bourgeois se soucie-t-il beaucoup du travail, BibliotecaGino Bianco

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