Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 16 - luglio 1891

\ - 27 - turelle, comme esl le dogme chrétien, qu·on en est l'interprèle infaillible et reconnu comme tel par fü,s centaines de millions cl'hommes,on doit pouvoir faire mieux que de constate1· l'état de choses existant, de dire qu'il est déplorable, mais que la nature l'a fait ainsi, et que la 1-ciison démontre qn·on n'en peut sortir. Que nous venez-vous pa1-Ie'rde la nal'ure, vous qui êtes le délégué sur la terre d'un ordre surnaturel? Que nous wut votre 1·aison, puisque c·est une parole de foi que nous attendions de vous. Je le vois bien: Vous citez Thomas d'Aquin au bas de vos pages. Mais de la scolnslique vous n'avez gardé que l'aristolélisme rationaliste. Dans le Saint, Yous n·avez vu qne le païen. En réalité, ce ne sont pas les docteurs du xme siècle, ·ce sont les philosophes du xnn'- que vous devriez citer. Ce que vous nous deviez, c'est la déduction théologique dt-Jla misère et de l'opulence. Vous deviez nous montrer .comment la famine de ceux qni travaillent et le luxe des oisifs sont la preuve quïl y a un Dieu. Yous nons deviez l'exposé des raisonssupra-sensiblesqui font que Rothschild a él!"· dan:; les nies de l'Eternel. Nous attendions de vous la tévélation du crime mystérieux que nons expions par un laborieux opprobre, et des mérites, non moins inintel- .ligibles pour nous, qui ont valu à Rothschild tontes les bénédictions temporelles. Ou bien, si cet état de choseS' est injuste, vous nous deYiez le mot des répara lions futures. Il n'y a qu·une chose qne vous n·eussiez pas le droit de nous dire, et qui est précisément ht seule que vous nous ayez dite. Vous n'aviez pas le droit de nous dire: « Tout cela est nalurel, et Dieu même est impuissant contre la nature. Toutefois, vous ayez tort de croire que la nature est cruelle, elle n'est qu'incli/Iérente. La même terre, nourricière aux uns, est marâtre aux au Ires; et le même soleil qui fait YiHe tels êtres, à telsautres donnelamort. » Car, ô Saint Père, cela, nous le savions. Bastiat et M. Paul Leroy-Beaulieu nous l'aYaient déjà dit, et nous éprouvions tous les jours que toutes les moissons de la tene, étant accumulées dans un petit nombre de greniers qui ne nous appartiennent pas, ne nous empêchent pas de mourir de faim. :vrais ce que nous voulions savoir, c'est ce que pense l'Etemel de Bastiat, de M. Paul Leroy-Beaulieu et des BibliotecaGinoBianco

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