Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 16 - luglio 1891

- 23 - trafiquants et les soldats nous ne saurions espérer sortir de la barbarie. Les premiers lutteront toujours pour la concurrence; ils s'efforceront de se ruiner par des tarifs do douane, de s'appauvrir les uns les autres, et cet état je conflit pécunin.ire finira toujours par devenir un conflit armé. Quant aux soldats, la guerre est,pour eux un sport et un motif de fortune. Le désn.rmement se réalisera dès que le Peuple _lui-même tiendra la Force. Le peuple comospolite et socialiste aspire it la paix parce qu'il n'estime pas que la saignée des guerres soit un remêde moral pour supprimer l'affluence des bras laborieux, et la surproduction d'un pays! Mais il n'obtiendra la Force qu'avec les armes; et ·pour qu'on rarme, il faut la guerre. . Aussi semble-t-elle très mauvaise la stratégie de la politique révolutionnaire, qui livre, dès maintenant l'assaut cont1·e les préjugés militaiœs et patriotiques. C'est presque se priver de l'unique chance d'affranchissement. La .l◄'rnnce avant toutes les nations, promulgue les idées contraires au militarisme. Elles y prennent rapidement et franchement une haute importance sociale. Nous voilit le premier peuple capable de propager ou d'imposer le •désarme!nent uni verse!. Même d'ici à qnelques années, la théorie humanitaire aura fait un progrès si grand qu'elle aura absorbé en soi presque toutes les émotions politiques ordinaires. La France se divisera en adversaires et partisans du militarisme. Qu'il advienne brusquement un conflit :irmé contre la quadruple alliance; si jamais, la Yictoire nous était donnée, le désarmement général serait la conséquence immédiate de notre triomphe, parce qu'avant tout autre condition de paix future, l'opinion publique exigerait cette garantie. Le désarmement et l'union douanière européenne deviendront bientôt les deux grandes idées à soutenir dans l'ordre pratique. Sans soldats et sans douanes, sans militarisme et sans système de protection, l'ar~ent sera près de perdre tout prestige et toute efficacité.Lère de l'économie collective s'inaugurera. Notre vœu actuel, à nous autres révolutionnaires, doit être la guenequand même et le militarisme quand même, parce qu'il nous faut la victoire pour imposer au monde ces deux idées mères, la justice nouvelle. Et r1u'on ne se Biblioteca Gino Bianco

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