Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 16 - luglio 1891

- :22 - sans doute alors, l'énergie de l'ut.iliser pour s'affranchir de l'oligarchie bourgeoise et Stlcouer le joug tyrannique de l' Argent. Car, lorsqu'un homme de volonté propose aux prolétaires d'aoiir, on énumère aussitôt les impossibilités matér·ielles, e manque de moyens et d'organisation. Au cas où les marchands qui nous goll\·ernent se jugeraient contraints, malgré leur énorme couardise, de mobiliser pour défendre la propriété et les avantages des échanges commerciaux,l'ohjection qui arrête l'élan révolutionnaire tomberait immédiatement. Le peuple en armes n'aurnit plus qu'à dicter la Loi. La seule chance de réussil' une ré\'olution, c·est donc la guene. Voilà pourquoi il importe de défendre contre quiconque l'attaque, l'idée laPatrie. La patrie d'ailleurs, n'est pas seulement le territoire; c'est surtout la Race. Quand, pendant quelque dix siècles, des hommes liés par des intérêt::; de horde ont ensemble souffert, travaillé, aimé, combattu et pensé, une soli<larité s'est faite entre tous, consolidée de génération en générntion. De grands mouvements politique_s les animent; <les ambitions spéciales les séduisent, des préjugés et des vertus particulières lent· sont venus; et sïl fallait, du jour au lendemain, à la suite de la défaite, subir la politique, les ambitions, l'intolérance différentes d'une autre race, ce ser~it un extrême supplice moral, je ne dis pas dans les campagnes (le rustre s·accommode facilement de n'importe quel joug), mais dans les cités où Yeillent l'intelligence et la force spirituelle. Certes, le monde ne pourra se croire hors l'état de barbarie avant qu'ait disparu le dernier soldat. Tant que la force demetu·cr,t une manière admissible de régler les conflits civiques ou internationaux, l'ère de la ciYili-,ation ne sera pas ouverte. Si certains naïfs aiment dire que la morale et les sentiments d'humanité progressent, il leur suffira de lire les comptes rendus des expériences coloniales pour ~e défaire de cette opinion simple mais vaniteuse. Nos pror,édés de conquête 110 le cèdent en rien aux cruautés traditionnelles des monarchies antiques. Mais tant que les défenseurs des Pouvoirs seront les BibliotecaGinoBianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==