Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 16 - luglio 1891

- 211hasarde pas à soup~onner la Yictoire impossible. Si avec un armement défectueux, un nombre très restreint de défenseurs, et des généraux abêtis par des riYalités de cour, nous avons pu retarder sept mois le triomJ:'he définitif del' Allemagne, ce n'est point une affirmation folle de prétendre que nous puissions aujourd'hui avec l'armement supérieur et le nombre égal, dominer le sort. Ceci seul nous peut inquiéter que des vieillards cacochymes et Y::ilétnclniai res dirigeant encore les marches des armées. L'esprit du temps YeuLque le vieillard règne et clomioe. On ne parvlent aux postes d'initiative et de vigueur qu'au moment où le sang commence à se fige1·dans les veines et les idées à Yaciller ,jans le cerveau sénile. Des sexagénaires chamarrés guideront les troupes. Dieu Yeuille qu'une influenza propice nous débarasse à la Yeille de la guene, de tous les grognards qui ont dépassé la cinquantaine. On n·accomplit de grandes choses, il y a un siècle, qu'avec des capitaines âgés de vingt à trente ans. Mais la valeur dn peuple-soldat ne saurait-elle suppléèr à l'abrutissement des chefs? Il ne s'agit pas ici seulement de l'Alsace-Lorraine et de la H.ernnche; la nécessité s'impose de réduire à l'.impuissance la race germanique, dont les allures hostiles contraignent ;\ l'esclavage régimentaire les européens, et enrayent ainsi les aspirations altruistes. Le socialisme r~commandé par les Bebel et les Liebnecht n'est pas extrêmement supérieur aux idées de :\<I.Clémenceau et de M. l◄'loquet; et ils erreraient fort, ceux qui. toute idée dP. patrie à part, voudraient YOir clans ces prophètes d'outre-Rhin les promoteurs de l'arnnir rhé. Rien ne peut Yenir de l'Est qui ne soit néfaste. L'état de guerre subsistera entre l'Allemagne et nous tant que les forces demeureront ,'d'une et à l'autre nation. C'est là une nécessité géographique et ethnographique. . Il convient de croire encore un siècle ou deux à la Patrie. Ensuite, nos fils supprimeront cette entité temporaire, qui caractérise une période barbare de l'érnlution des sociétés. Quand l'idée d'altruisme sera plus puissante que l'idée d'égoïsme les frontières s'effaceront d'elles-mêmes. En attendant., et afin que la révolution naisse qui nous BibliotecaGino Bianco

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