- 298 - il a été l'écho des pensées ordinaires, et l,1horde des sots l'a payé d'un renom inouï. - Le troisième, Armand Silvestre, commença par célébrer les étoiles, il le fit en vers sonores et, sïl s'en Uait tenu lù, sans le considérer comme admirable, il aurait droit à req11(·rirune certaine estime: C'ellcqui esLdue aux bons disciples des bons maîtres. li cessa bientôt. Désormais, quand il se manifeste comme poète, il se contente cl'itpropos rimés établis selon des formules connue::;, et il module des sonnets en l'honneur cks beautés de la nature. rul ne l'égale pour comparer la croupe des montagnes aux rondeurs des femmes, l'eau des lacs à lcnrs yeux, la rousseur des feuillages ù leurs cheYclurcs, le rougeoiement des aurores à leur teinL- il sni t anssi comparer les rondeurs des femmes aux croupes des rnonlagnes, leurs yeux à l'eau des lacs, leurs chcYcl11res il la rousseur des feuillages, leur leint au ro11geoiement des auror~s. - Cependant, si cette aptilude le recommande aux gens en quète d'épithalames, aux mondaines désireuses de madrigaux, elle serait insuffisante à justifier sa renommée. Le prosateur l'explique. Il se déclara, au moment prop:~e, l'héritier de Rabelais ( que fit-il de tes symboles, Alcofribas !) et le représentant de la Gaité 0<11ûoise. li figure assez bien un colonel '1e gendarmerie en retraite qni déhitc des gnuclrioles scatologiques enlremêH'rs de citations ü'Horace et de \ïrgilc. 11 a dressé dos autels à Crépitus et le dieu retentit clans son œuue. comme il (( circulait majestueusement dans les la.ticlaYes des pntriciens ». 11 a monopolisé l'abject, il l'a. exprimé clans unr l:=tngucamorphe, il a eu l'impudeur de couronner do roses la race qnïl aime à louer, et pour mieux. faire, en souYenir sans donte de son ancien rôle tl'aédc, il 1ùt pas répugné .'t glorifier ses affections en Yer;; légers. Anssi son nom Yole do l>oucltc en bouche, et le notaire le plus rebelle s'éjouiL à l'entendre prononcer. Le quatrième, Catulle i\Iendès, fnt <les trois derniers le plus magnifiquement doué, et il lui fo I' déparLi une extraordinaire puissance Yerba.le. ll a {·U•. en poésie, un incroyable assimilateur. Tour à tour il a dans ses Yers, imité les poètes les plus différents et toujours aYec un égal bonheur; de Hugo ù, Henri Heine, tous l'ont séduit. BibliotecaGino Bianco
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