Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 8 - 1 novembre 1890

- 247 - mots écrits en lumière dans le sanctuaire intérieur et :iue nul ne peut lire, ne sont-ils pas Yos noms, ô Elohim? Comme les faces d'un prisme, comme 4ls rayons de la lumière blanche, la force, la loi et l'amour, confondus seulementdans l'unité abstraite du pan théisne primordial, se révèlent dans la science, dans l'art et dans la morale par le vrai, par le juste et par le beau, et ces rérélations sont multiples comme la n11ture et comme l'esprit humain. L'ldéal divin apparait sous des formes appropriées au génie des peuples chez qui et par qui il se réYèle. Ainsi le princire féminin, la mère féconde et bienfaisante, s'appelle Rhéa, en Phrygie; Héra, à Argos; Demeter, à Eleusis; Persephoné, en Sicile; Artemis, il EphèRe; Aphrodité, à Cypre; Astarté, en Syrie; :Mylitta, en Chaldée. C'est toujours la mobile Màyâ, l'illusion divine, ou la grande Isis, qui écrivait au seuil de son temple: .Je suis tout ce qui est, tout ce qui a été, tout ce qui sera. L'étude consciencieuse du passé, qui est le meilleur côté de notre époque, la conduira, je l'espère, non pas à un éclectisme acceptant ceci et rejetant cela, mais à la synthèse générale des dogmes et à la conciliation des contradictoires. Les races européennes en sont à leur période Alexandrine. L'Orient ouvre de nouveau ses écluses. Le zend et le sanscrit évoquent dernnt nous de grandes civilisations éteintes, comme les débris fossiles nous aident à reconstituer des périodes géologiques. La part du passé est assez belle pour qu'il n'ait pas à envier à rarnnir cette compensation suprême d'amener sur la terre la réconciliation de$ races ennemies, et dans le monde idéal la grande paix des dieux. La science admet plusieurs infinis, l'art reconnait les caractères de la beauté dans Homère et dans Shakespeare, dans Rembrandt et dans Phidias; pourquoi la foi n'aurait-elle pas plusieurs types divins, régnant sans ombrage dans des cieux différents? Les idées pures ces types qui Yivent indistincts, latents, virtuels au sein de la Nuit primitive, mère des dieux, ne peuveni se réréler qu'à la condition de s'incarner dans une forme qui les détermine, qui les limite. La forme unit la matière et l'esprit, elle est la parole qui donne un corps ,·t la pensée, le méclialeur entre le fini et l'infini. Aux époques mystérieuses de ces révélations premières, l'uBibloteca G1rioBianco

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