Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 8 - 1 novembre 1890

- 24.3 - chéens, aux Albigeois, aux Hussites, serait-il le dernier terme du triomphe de l'hérésie? Quand nos défaillances appellent une ré,·élation nou,·elle, ce Parnclet promis à l'avenir, cet esprit de Yérité et clïntelligence qui doit cléYoiler les derniers mystèrns, serait-il donc l'archanie révolté, le Titnn cloué au Caucase, le serpent condamne clans J'Eclen, qui fit cueillir it EYe le fruit de la science et enseigna les arts et lïndustrie it la rnce maudite de Caïn? Quelque nom qn'on lui donne la science s'affirme aujourd·hui reine du monde ... 11 est dif1icile de caractériser d'arnnce cette ère nom·elle qui seral'ùgeYirildel'humanité, mais la foi dans raYenir n'autorise pa~ à bla phémer le le passé. La Yieillesse et l'àge mùr sont-ils un progrès sur l'enfance et la jeunesse? Chacun répondra selon son tempérament, et, si les philosophes comprennent mieux la vérité ::;ousune forme algébrique, les artistes aimeront mieux la receYoir sous l'enveloppe palpable du symbole. La science moderne, qui admet des molécules indiYisibles mais étendues, qui croit aux deux fluides électriques, qui personifie le calorique, qui expl_ique la Yie minérale par l'affinité, comme si un mot expliquait un fait, sourit dédaigneusement des Grecs, qui r~,-aient une Dryade dans chacun des chène.s de Dodone, et une Océanide dans chaque flot de la mer; pourtant les conceptions antic1ues renferment une notion plu::;juste de la Yie uniYerselle que toutes nos abstractions mortes, et ont de plus• rarnntage de fournir des types .'t la pt:inture et it la statuaire. Lit où nous Yoyons des forces et des pt·incipes, les anciens Yoyaient des dieux; nous appelons l'attraction ce qu'ils appelaient Yénus; c'est une question de m.ots, et l'un n·est, pa::;plusclair que rautre. Selon la difl'érnnce des formes données aux mèmes idées, on formule des lois physiques on ron crée des œu,Tes d'art. Il est permis, je crois, d·être ù. la fois de l'aYis de Newt.on et de l'ads de Phidias. La Yérité est aussi nécessaire à la vie de !'Esprit que Lt lumière à la vie des êtrns organisés; cessons donc de croit'e qu·e11eda.te d'hier, et de proscrire les formes que le passé lui a données. En métaphysique surtout la proscri pt.ion est un signe de faiblesse. C'est la rnyopie de notre esprit qui nous enchaine ~l des formes exclusiYes et à des BibliotecaGinoBianco

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