Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 8 - 1 novembre 1890

- 275 - de Hais clécorateul's aussi dédaigné,-., malgl'é leul'S pl'enves faites, que s'ils n'arnient jamais rxpos(•. Le l.alenturux, ,issez soucieux de sa dignik pour refuse!' ci'antichambrei· <:hez une excellence improYiséc ou de sac'l'ifi<'l' à la. moclr ,-.onoriginalit1\ risque de ne ,jamais Yoi1·ses trnY,lUXauruis ou rt'.c-ornpensés. Uuc lui importe! f->ïl n·rst point ric-he, c'•rémi1iquement il ,·i\'J'a plulôt que de sollic-iler une C"ommandc auprès de médioeres qui, ani\'és pal' subreption, ne peuvent cornpl'endre les fiertés d'nnc âme aristique, encore moins les souffrir. La Yalenr des achats de l'Etat aux salons, un peintre, inintércssè à cl'acl'imonieuses hyperhole$ sur cc sujet. )J. Bouguereau, en donnait, il y a peu d'années, une fol'I, piètre idée, en défiant M. Turquet de les e-xposer. Aujourd'hui l\I. Bouguereau défierait aYec autant de raison :M. Lanomnet cr exhiber les el1\·ois - postél'ieu rs ù 1880des boursiers de Yoyage et des pensionnaires de celte obsolète c'•colede Home dont l'asth(•sic n·cst plus ù démontrer. Si l'Etat sïndiffèrentise autant qu'il l'assure aux (JU('- rclles d'éC"oles - et ce deuait être son rôle - pourquoi enc-ourage-t-il un art officiel? pourquoi fayorisc-t-il une C"Oteric?pourquoi concècle-t-il aux mydri;1sique::; de 11nsl it ut le privilège ùe l'enseignement supérieur cl11dessin? La. vt'.•riü\ c'est que les dynastes que nous devons à la harde (·lectrice subissent lâchement la pression de l"opinion; qu'ils se laissent prendre au clinquant des dl'.•C'Orations par lems mains pl'odiguécs et. qn·aneun d'c-ux n·esl c·apable de distinguer un épateur d'trn maître, une œ11nc d'un na1;el. C'est pomquoi lorsque ~I. ~[nnka<·sy eut iL peindre le plafond d'un musée Yiennois, Jï•:tat, qui ne d(·- couvre pas le moindre coin lorsqu'il s·,igit: de rondre service à un fnmçais charg(• dïrnpol"lanls tr.mwx pour le d,·- partcmcnt de la 8eine, l'Etat mit il sa cli::;po ilion, il l'ann,•e, une salle cntièl'e du palais de l"Inclnstrie. En matière artistique, ainsi qne pour le reste, nos gonYernants montrent une incompressible (•quanimit(· . .t\ulle fi•rieuse organisation, où il faudrait un esthête, on place des poliliciens,comme à la tête clecette administration des heaux-arts, engendreuse d'abus, gayeuse de fonctionnail'es hutéocéphales, où chacun se dc'.•robe à sa responsabiliU· et qui sufiirait it dégoûter de la république. BibhotecaGino Bianco

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