Entretiens politiques et litteraires - anno I - n. 8 - 1 novembre 1890

- 269 - testez ces peuples anhés, théoriquement, à des vues justes. Ils connaissent, prétendez-Yous, la nature, suffisamment pour s·èt1·edébarrassés des sensibleries mal placées; ils ont énoncé, d'une manière satisfaisante, cette loi du plus fort qui doit être ù. la base de tous les gou ,·ernemenh, et crun nutrc côté', vous les montrez inatlentiff, aux éléments dont ils doi ,·ont tirer leur puissance, et farnrables aux seuls inutiles. EYiclcmmcnt, il est naturel que nomb1·c de vos crésus en quête de plaisirs nournaux, éprou- ,·ent une jouissance à con ervcr précieusement de tristes hêres qu·une mort bie1weillantc et charitable guette sans ti-he. lls perpétuent une douleur qui doit être joyeuse à leurs sens blasés,ct sans cloute conserrnnt-ils ces gibbeux, cagneux et difformes, pour a,·oü· ,i. leurs festins des bouffons congrumcnts défigurés par des becs de lièHes rares, de;; eczéma inattendus, et des torsions Yariés, déjà Commode, empereur gai, avait des fous monoculaires, monopodes, culs de ja1te, Yentrns et. bosselés, mais l'état deHait interYenir sévèrement, abolir ces établissements où le 1nal est culti Yé et accorder ù ces disgrnciés un trl'pas espéré angoisseusement. A Sparte, tout enfant imparfaitement venu était mis {1. mort, que YOUSsert d'être plus Yieux que ces Lacédémoniens et plus civilisés - à Yotre dire - si ce n'est pour faire mieux, et au moins aussi hien? Considérez que Yotre sensibilité si grande, peut encore être par là satisfaite,et elle sera sagement entendue. Vous aurez la paisible conscience d'a-'"oir épargné à une foule de YOSconcitoyens des souffrances inéluctables, des affrps et de cuisants soucis. SaYez Yons pas que ces misé·rnbles viendraient it la mort, n·étaient des craintes héréditaires J lb ont l'obscure vision que la fin serait meilleure pour eux, et ils Yous sauraient gré cl'aYoir le cournge qui leuu manque. Je lïnterrompis, pour lui faire ohscn·er aYec franchise, q11echez nons les tribunaux poursuinüent aprement ceux qui 1·oulaient s'affranchir de la misère, et entrainaient leur pro~éniture au suicide. La morale établissant que nous ne po~1\"ions pas plus fuir le bagne de rexbte11ce, que les b.istilles habituelles aux réfradaires. Cela est fatal, répliqua-t-il. Vous avez aboli la croyance it une smvie désirable, et Yous avez entretenu en vos BibliotecaGino B1ane,o

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