Le Contrat Social - anno XI - n. 6 - nov.-dic. 1967

QUELQUES LIVRES tinctions médiévales - religieuses ou tribales - et donner à tous ses citoyens le bénéfice d'un système scolaire unifié et laïque, en hébreu, ainsi qu'un code de lois laïque égal pour tous. Israël doit séparer l'Etat et l'Eglise, doit s'ouvrir à une immigration sans distinction d'origine ni de confession. LES RÉFUGIÉS Qu'en est-il des réfugiés ? Le problème n'a jamais été : « Faut-il ramener les réfugiés en Israël ? », mais bien plutôt : « Comment amener Israël vers les réfugiés ? » La guerre de Six Jours a rendu possible ce qui aurait pu paraître fantaisiste il y a quelques mois à peine. En effet, les « réfugiés de 1967 » ne sont pas véritablement un problème. Jusqu'à présent, dans l'ensemble, il n'y a pas eu de pression israélienne pour forcer les Arabes à s'en aller. Ceux qui sont partis l'ont fait soit qu'ils eussent mauvaise conscience, soit qu'ils vécussent d'argent qu'ils recevaient de Koweït ou du royaume de Jordanie, soit enfin qu'ils fussent saisis de panique. Les uns ont choisi ce qui leur semblait préférable à titre personnel; les autres sont tombés victimes de la propagande de haine du panarabisme et de la malencontreuse agression de Hussein. C'est aux responsables qu'il appartient de dédommager ces malheureux. Quant à Israël, il peut tout au plus examiner, avec attention, des cas individuels, et autoriser certains retours après examen. La question des réfugiés de 1948 n'est pas aussi simple, et l'idée qu'on s'en fait repose généralement sur des malentendus. La version arabe est qu'il s'agit de personnes déplacées à la suite d'une invasion judéo-sioniste de la Palestine. La version sioniste est la suivante : les juifs, particulièrement après les massacres hitlériens, avaient besoin d'un refuge qui leur appartînt en propre ; pour des raisons religieuses et sentimentales (ainsi qu'à cause de la déclaration Balfour), ce refuge ne pouvait être qu'en Palestine ; malheureusement, et surtout par la faute des Etats « arabes », un certain nombre d'Arabes se trouvèrent être déplacés du territoire israélien ; mais Israël est prêt à participer à leur « réhabilitation », dans le cadre d'une paix négociée avec le « monde arabe ». Aucune des deux versions ne correspond aux faits. En réalité, la guerre de 1948 a été une guerre civile, due au chaos que les Anglais avaient créé intentionnellement au cours de leur évacuation d'une colonie où ils n'arrivaient Biblioteca Gino Bianco 371 vlus à se maintenir - phénomène qui n'a rien d'exceptionnel. Malheureusement, la guerre civile se déroula selon des lignes de séparation entre communautés religieuses - ce qui n'a rien non plus d'exceptionnel. Un problème de réfugiés fut la conséquence de cette guerre civile - ce qui, une fois de plus, n'est point exceptionnel. Mais ce qui est exceptionnel c'est qu'on ait fait de cette question un problème de politique internationale. On n'érigea point en problème politique la question des réfugiés russes de 191 7-20, par exemple ; ni celle des réfugiés indiens et pakistanais des années 40 et 50. Présenter les « réfugiés palestiniens » comme un problème politique n'est qu'une manœuvre politique de mauvaise foi. Ces réfugiés sont désormais sous la responsabilité d'Israël, et d'Israël seulement - ce11x du moins qui sont dénués de moyens. (En Judée et en Samarie, la plupart ne le sont pas.) Israël devra les secourir dans toute la mesure du possible, aider ceux qui en ont besoin, faciliter le départ de ceux qui préfèrent l'émigration. Certes, il se trouvera des organisations humanitaires qui voudront contribuer à la tâche. Elles seront les bienvenues ; mais leur assistance passera par le chenal d'Israël, aux conditions posées par Israël. PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA PAIX En résumé, la paix d'Israël n'apparaît réalisable que sur la base des principes suivants : 1. Une déclaration explicite que les lignes du cessez-le-feu constituent dorénavant des frontières, avec tout ce que cela implique : loi, monnaie, école, police israéliennes, etc. (La réunification de Jérusalem et la déclaration qu'un changement de son statut n'est pas négociable, alors que la politique déclarée du gouvernement d'Israël est de rester dans les territoires « occupés » jusqu'à la signature de traités de paix, constituent un avertissement que toutes les autres conquêtes, à l'exception de Jérusalem, sont, en effet, négociables - et cela est contraire à la volonté expresse du peuple.) 2. Tous pourparlers avec le gouvernement de Nasser en Egypte et avec le régime du Baas en Syrie seraient futiles. Si le peuple égyptien, à quelque moment que ce soit, instaure un régime acceptable, Israël sera heureux de négocier avec lui, à condition, bien entendu, qu'il reconnaisse de son côté Israël. Mais l'instauration d'un tel régime en Syrie est malheureusement fort peu probable.

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