24 longueur et apparaît très compliqué. D'une part, l'ambiance quotidienne, avec ses sentiments religieux, nationalistes et autres, encourage ces séquelles du passé. D'autre part, la nouvelle société n'est pas encore suffisamment mûre, car dans plusieurs circonstances historiques concrètes, elle s'est écartée des principes du socialisme, en admettant le culte de la personnalité, la violation du principe de l'intéressement ,, . l i mater1e , etc.. De son côté, Démitchev met en garde ses électeurs : Les anticommunistes de l'étranger montent en épingle les lacunes et erreurs de notre histoire et de notre activité pratique pour essayer d'inculquer à notre jeunesse une attitude irrévérencieuse et nihiliste envers' le passé, pour saper sa confiance dans les idées communistes. Mais le parti de Lénine arme les jeunes d'idées qui répondent à leurs rêves et leur assigne les tâches qui coïncident avec leurs élans. Cela ne signifie nullement, néanmoins, que tout aille bien chez nous dans l'éducation de la jeunesse. Les problèmes existent, mais, pour l'essentiel, ils ne sont dus qu'à la faiblesse de notre travail. C'est pour cette raison que nous prenons à présent des mesures visant à accroître, dans l'éducation idéologique et politique, le rôle et la responsabilité de tous les organismes du Parti, du Komsomol et des syndicats, ainsi que des diverses organisations sociales. Ils travaillent tous actuellement à supprimer les défauts qui existent à tous les échelons, depuis le jardin d'enfants jusqu'à l'école supérieure et au « collectif » de production. Outre les exigences nouvelles qu'il présente à la jeunesse, le Parti estime indispensable de renforcer le travail éducatif parmi tous les travailleurs. Nous sommes trop souvent enclins à considérer les phénomènes antisociaux comme propres aux jeunes gens. Or il est clair que ces phénomènes ne surgissent pas ex nihilo, qu'ils ne naissent point dans le vide. Il faut voir ce qui les propage, les encourage, et préciser ce que nous devons faire pour les extirper (Pravda, 29-5-66). Une fois de plus, le Parti s'attaque donc à une tâche colossale et pleine d'embûches : rééduquer la population. Il va, à coup sûr, audevant de nouvelles déceptions. Non seulement il a affaire à une masse parfaitement réfractaire au collectivisme, traditionnellement privée ·de tout sentiment de civisme, et dont le moral est profondément ébranlé par les traumatismes douloureux ~t les incohérences absurdes de Staline et de Khrouchtchev, mais il a devant lui une jeunesse ulcérée et désorientée par les séquelles de ce lourd passé. En outre, cette jeunesse subit la crise de méfiance et de révolte envers toute autorité qui sévit parmi la jeunesse de tous les pays « capitalistes » de la société industrielle. De ce fait, le jeune Soviétique est particulièrement avide de tout ce qui vient de l'étranger radio, films, disques, danses, mode · 1. D. J. Kelle : • Certaines particularités de l'évolution du socialisme ,, in Questions de philosophie, mars 1966, p. 18. BibliotecaGino Bianco I L'EXPÉRIENCE COMMUNISTE vestimt:ntaire, etc. Les autorités communistes dénoncent sans .cesse cet engouement malsain et partent en guerre contre la propagande bourgeoise qui a choisi la jeunesse soviétique comme objectif principal de sa pression (...). Les canaux de son infiltration se sont considérablement élargis (...). L'idéologie bourgeoise pénètre chez nous dans les ouvrages traduits, les films, les spectacles de variétés et les expositions ( ...). La propagande étrangère s'efforce d'exploitèr les qualités positives de notre jeunesse : sa passion du nouveau, son élan vers les transformations hardies, sa tendance à utiliser le plus largement possible les acquisitions récentes de la science et de la technique, son esprit créateur 2 • Les séquelles démographiques de la dernière guerre ont considérablement rajeuni la masse de la population : Au cours de ces dernières années, le contingent des jeunes de 20 à 25 ans a beaucoup diminué, alors que celui des moins de 20 ans s'est nettement accru. Le Komsomol a également rajeuni : aujourd'hui, les membres âgés de 14 à 17 ans sont beaucoup plus nombreux, tandis que le contingent de 18 à 25 ans a diminué de 23 %1 Ainsi, le Parti doit manier une masse juvénile, donc particulièrement sensible· à l'injustice, au mensonge, à la contradiction entre propagande et réalité. D'autre part, cette masse est prête à céder à tout entraînement malsain, à suivre les mauvais exemples. Or ces adolescents vivent aujourd'hui dans une atmosphère de lutte difficile et intense, d'abord contre l'ennemi de classe· - l'impérialisme et son idéologie anticommuniste, - puis contre tout ce qui a fait son temps, mais qui ne s'en va pas de bon gré et se raccroche désespérément. On lutte toujours ,contre les habitudes et vices coriaces tels que l'indifférence et la pusillanimité, l'égoïsme et la cupidité, l'ivrognerie et le comportement de voyou 4 • ' Cette jeunesse veut ardemment interpréter elle-même tous les problèmes à l'ordre du jour, elle s'intéresse passionnément à la théorie, observe attentivement la conformité aux principes des divers phénomènes sociaux et recherche la signification philosophique des découvertes scientifiques et des c~tégories éthiques telles que l'honneur, le devoir, le bonheur. 1 • Mais ces belles qualités, mises au contact ·de la réalité, deviennent un danger pour· la formation de l'homo sovieticus : Le penchant vers l'interprétation personnelle de phénomènes complexes de cette réalité est très caractéristique de la jeunesse d'aujourd'hui. Il faut en tenir compte, mais en même temps. il ne {ijut _pas oublier que Je subjectivisme de ces dernières années, , 2. Discours de S. P. Pavlov, premier secrétaire du Comité central du Komsomol de l'U.R.S.S., au VIIl 8 plénum dudit C.C., in Komsomolskara Pràvda, 29·12-65. . 3. I. Kohn., docteur ès sciences philosopbiquést in l%Vestia 26-8-65. · · 4. Discours de S. P. Pavlov au 158 congrès du Kotn• somol, in Kom. Prav., 18-5-66.
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