Le Contrat Social - anno IX - n. 4 - lug.-ago. 1965

218 ·Washington a voulu parer fût inexistant. Theodore Draper rappelle que « les prédécesseurs immédiats de Bosch - aujourd'hui les plus acharnés des anticommunistes - avaient placé des communistes aux postes-clés de différentes administrations, dans les syndicats et ailleurs ». Aux postes-clés : qui parle encore des malheureux cinquante-huit communistes dont le Monde et ses succédanés soulignent !'insignifiance ? Et quant à la collusion des conservateurs avec les communistes, elle montre ce que valent les étiquettes dans ce pandémonium. Castro n'était pas plus communiste que Bosch à l'origine (ni qu'Edouard Benès), mais il « déclara publiquement, en décembre 1961, qu'il était marxisteléniniste » ( et c'est parce que Benès n'était pas communiste qu'il a pu livrer son pays à Staline; en tant que communiste, il n'aurait pas été chef de l'Etat). Theodore Draper note què la« vieille garde » communiste est relativement peu nombreuse et que « le plus grand danger venait du maquis insaisissable et remuant des sympathisants avoués ou camouflés de Castro ». Il ne prétend pas « que les méthodes employées par Bosch soient à l'abri de toute critique ». Il décharge même les services secrets américains, accusés de toutes les fautes possibles par la presse procommuniste européenne, et citant le New York Times du 15 mai, il enregistre que « la décision contre Bosch ( ...) fut prise par le State Department le 25 avril ». Toujours est-il que la responsabilité des faits déplorables à Saint-Domingue comme au Vietnam retombe entièrement sur les communistes, non sur les gardiens de la paix mondiale qui font leur devoir tant bien que mal. Quant au droit des peuples à disposer d'euxmêmes, il ne saurait se confondre avec le droit de disposer des autres, le droit de mettre à feu et à sang les pays d'alentour pour le compte des Bi-blioteca Gino- Bianco LE CONTRAT SOCIAL empires totalitaires qui aspirent à l'empire universel. En particulier le droit de Castro, fort .des subsides et des matériels alloués par Moscou et Pékin, de fomenter des désordres sanglants· à Saint-Domingue, des émeutes et des séditions et des guérillas et des maquis terroristes en Amérique .centrale et méridionale, ce droit n'a rien à voir avec le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Les vertueux défenseurs improvisés d'un droit aussi équivoque seront peut-être pris au sérieux quand ils commenceront par soutenir le droit des « nations captives » européennes de secouer le joug communiste qu'elles abhorrent, quand ils exigeront le respect des accords et traités signés par Staline et qui promettaient aux peuples délivrés du nazisme le droit de choisir sans contrainte la route de leur . avenir. Ce fameux droit des peuples inscrit dans les accords de Potsdam et dans la charte des Nations Unies dont le vingtième anniversaire coïncide avec celui, tragique, des bombardements atomiques au Japon, les Etats-Unis seuls de nos jours le défendent à grands frais et à grands sacrifices en vies humaines, là où le communisme s'avance en armes sous des déguisements multiples. Mais quelle que soit l'issue des batailles ou des marchandages en cours au Vietnam et à Saint-Domingue, l'expérience des dernières vingt années prouve que dans la troisième guerre mondiale maquillée en coexistence pacifique, les Américains ne pourront vaincre sans convaincre, par conséquent sans réviser profondément leurs conceptions et réformer leurs méthodes pour se mesurer sur l'arène politique avec un ennemi omniprésent qui n'a cessé de poursuivre sa guerre spécifique par les moyens de la politique. B. Souv ARINE. ,

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