188 geants d'un parti, le Parti du Tr~vail ~b~ais, dont les représentants pourtant avaient signe les documents de la Conférence, s'écartèrent de la ligne élaborée de concert. » Quell_emou~he l~s pique? Par quel mystère les Albanais ne voient-ils pas le soleil en plein midi sous l'équateur? Et de la Chine, pas un mot. La Chine est effacée de la carte, rayée de l'histoire. Pas un mot. Seuls les Albanais « engagèrent la lutte contre le P.C.U.S., contre la ligne marxiste-léniniste ». Pour quelle raison? Cette Histoiredu P.C., en réalité, n'est pas une histoire du P.C., mais une histoire de tout et de bien d'autres choses encore. C'est une somme de tout ce que l' agitprop élucubre depuis quarante ans comme sophismes, fictions, paralogismes, calembredaines et mensonges de toutes grandeurs que la presse communiste propage et serine à travers le monde. Une sarabande de chiffres qui n'ont rien à voir avec !'Histoire ni avec le Parti sert- à époustoufler les jobards; le nombre des vaches et des porcs se mêle aux effectifs du P~rti, en sorte qu'on finit par les confondre. Les cr~ses et les épurations du Parti de plus en plus unarume sont racontées d'une façon qu'égale seulement le récit des opérations militaires : une chiquenaude des Russes suffit à mettre le Japon hors de combat. Qu'on en juge : « ••• L' Armée ro~ge ~battit_ un coup écrasant sur les forces armees Japonrus~s. L'armée du Kouan-toung, dont les effectifs dépassaient le million, cessa rapidement toute résistance et capitula » (p. 627). Le père Loriquet, déjà partiellement réhabilité, était un parangon de véracité historique à côté du camarade Ponomarev et de son équipe. Parmi les points communs entre Hitler et Staline, il y avait l'axiome hitlérien d'après quoi « plus le mensonge est gros, plus il a des chances de prendre » ( cité de mémoire, mais le sens n'est pas trahi). Les onze auteurs appartiennent à cette école pour qui l'histoire est . la servante, ~~ 1~ politique, laquelle n'a que f~re de la vente -~ de la morale. Ils ont laborieusement. compile la morne documentation trompeuse officielle en éliminant tout ce qui contredit la « ligne » du moment, et leur prose aussi ennuyeuse que collective, entrelardée d'innombrables citations de Lénine, ne gagne rien en attrait avec des _citations de Khrouchtchev, seul « penseur » vivant admis à prendre place dans cette Histoire. Voilà qui donne une idée du niveau intellectuel de l'ouvrage. B. SOUVARINE. I"'eniniana V. LÉNINE: Œuvreschoisies, en 3 vol. Moscou, s.d., Editions du Progrès (et, Paris, Librairie du Globe). Vol. 3, 1.014 pp ... CE TROISIÈMVEOLUMdE' Œuvrés choisies a suivi de près les deux précédents. et tout ,ce qu'on. a écrit dans notre avant-dernier numero sur ces Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL deux volumes vaut pour le troisième, qui couvre une période allant de juillet 1919 à _mars 1923. La préface, purement apologétique comme . tous les textes de ce genre, prouve que le « c~te . de la personnalité» bat son plein. d~s l'~mon soviétique, nonobstant la denonciation .rit~e~equ' en font les dir}g~ants actuels quand il ~ a_git de Staline. Il est evident que ·le culte de Lerun~ se poursuit et s'amplifie au bénéfice de ceux qw~ maîtres du Parti confondu avec l'Etat, ont les moyens de s'affirmer détenteurs d'une pensée omnisciente et souveraine que personne, ch~z eux, ne peut contredire. Lénine n'a nul besoin de ce culte qu'il avait répudié d'avan~e (dès ~a première page de L'Etat et la . Ré1!olut!on )_, mais ses héritiers en ont un besoin imperatif car, incapables de penser, rar eux-~êmes,. ils ':iye!l! ~ en parasites sur l'hentage scripturaire reed1te sans cesse, en bloc et en morceaux, en œuvres complètes et en œuvres choisies. Lénine a souvent reconnu s'être trompé, est souvent revenu sur ses affirmations antérieures, a souvent révisé ses opinions ou conclu~ions, a maintes fois rectifié sa ligne de condwte et tenu compte des dures leçons de l'expérience. Cela n'apparaît abso~ument pas da~s au~~e. des préfaces dont l'Institut du marxisme-lerurusme gratifie le lecteur, pas plus dans celle de ce volume que dans les autres, dans tant d'autres. Il n'est pas un seul exemple d'all~s~on à une e?"e~r de Lénine, dans toute cette litterature aussi plethorique qu'apologétique, et cela n~ suffit-il pas à la déconsidérer aux yeux de qwconque n'a pas perdu la faculté de raisonner o~ simpleme~t s'avère capable de lire avec attentto~ une partie des mille pages du volume en question? Ladite préface est non seulement tendancieuse d'un bout à l'autre, elle est simplement mensongère sur les points essentiels. Comme on ne saurait la discuter ligne à ligne dans un bref compte rendu, il faut bien se borner à ~~s e~~mples. . Ainsi à propos des « calculs de 1rmperialism~ d'étouffer la révolution en Russie», comme s'il existai~ « un » impérialisme, capable de « calculs » et de les mettre en œuvre : « Lénine démasque les buts de pillage des impérialistes d'Angleterre, de France, des Etats-Unis et du Japon (...). S'appuyant sur les menchéviks et les s.-r., ils s'efforçaient de rétablir l'ancien régime en Russie (...). Lénine souligne que c'est justement l'imp~- rialisme mondial avec à sa tête les Etats-Urus ..rd'Amérique qui est coupable du déclenchement et du prolongement de la guerre civile »••• Autant de contre-vérités que de mots, en ces quelques lignes. En fait d'impérialisme mondial avec les EtatsUnis à sa tête, on peut se contenter de rappeler le fameux message du président Wilson (8 jan- . vier 1918) qui rendait alors. aux bo!chéviks ,~ hommage sensationnel. L'mtervention amencaine en Sibérie n'a consisté en réalité qu'à faire . déguerpir les Japonais, comme quoi plusieurs impérialismes rivaux, concurrents, ne font pas ,
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