96 commencé ni en 1937 ni en 1934, mais beaucoup plus tôt, et qui priva d'abord les minorités du droit d'exprimer leurs vues, puis les isola et les tint en su~picion, pour finir par les expulser et les emprisonner. C'est pourquoi nous ne devons pas nous satisfaire du simple fait qu'il n'y ait plus aujourd'hui d'adversaires du régime sous les verrous. Cela ne suffit pas en soi. » Un autre commentaire vint de Terracini, membre de la direction du Parti : la responsabilité des crimes de l'ère stalinienne est maintenant étendue de Staline à tout le groupe dirigeant de son époque, ce qui pourrait en fin de compte englober Khrouchtchev lui-même puisque, « en fait, le camarade Khrouchtchev appartenait au groupe dirigeant qui partage les responsabilités de Staline». Terracini n'en fit pas moins l'éloge de Khrouchtchev qui, dit-il, mérite confiance pour avoir su comprendre la nécessité de vider l'abcès et d'en accepter les risques. Un autre orateur, Garavini, fit ressortir la contradiction entre l'existence en U.R.S.S. d'un « équilibre économique hautement articulé » et l'absence d'un « équilibre politique correspondant, c'està-dire un équilibre aussi développéde la démocratie socialiste». Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL Les signes d'un commencement de démocratie à l'intérieur du Parti sont encore négligeables en Union soviétique. Au XXIIe Congrès, Kozlov a pourtant dit qu'au cours de la discussion du projet de statuts certains militants avaient demandé s'il était bien nécessaire de maintenir l'interdiction des fractions. Et Kozlov de répondre par l'affirmative. Pourtant l'aspiration à une plus grande démocratie dans le Parti existe bel et bien, et comme la direction est divisée en tendances hostiles (elle ne peut pas ne pas l'être de manière chronique), il est toujours possible que l'une d'elles enfreigne les règles et recherche l'appui de ce courant démocratique ; ainsi, Kadar et la fraction anti-Rakosi de l'apparat en Hongrie entrèrent en 1956 dans une alliance délicate avec Nagy et les tenants de la démocratisation. L'aile Kadar sous-estima l'importance des nouvelles forces et, pour en venir à bout, dut faire appel aux blindés soviétiques. Mais d'où viendraient les chars qui, dans des conditions analogues, rétabliraient l'ordre à Moscou? (Traduit de l'anglais) , ... ' ) ROBERT CONQUEST•.
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