QUELQUES LIVRES le passé sous une forme claire, de lecture aisée et attrayante. Mais si l'auteur avait circonscrit son ouvrage aux vingt années d'histoire du Parti communiste de Pologne, comme le titre l'annonce, il eût pu mettre mieux. en relief son sujet, l'approfondir davantage et appeler l'attention sur des faits peu connus. Nul n'a encore tenté d'analyser les formes d'organisation du P. C. P. clandestin, leurs modifications successives, les méthodes et le mécanisme de l'activité illégale sous ses différents aspects. De même, on ne s'est pas jusqu'ici suffisamment intéressé à la composition et à la formation des cadres. On manque également d'une étude impartiale sur l'évolution de l'idéologie du P. C. P., sur l'attitude du Parti à l'égard de l'État, des organisations politiques, syndicales, culturelles, etc. On aimerait également connaître mieux le drame intime des communistes polonais livrés à l'arbitraire bolchévique : quels furent leurs réactions, leurs sursauts avant que les principaux militants et tous les dirigeants aient été exterminés ? Le silence qui continue d'envelopper ce massacre pèse d'un poids très lourd sur l'histoire du communisme polonais. M. Dziewanowski a consacré presque un tiers de son ouvrage aux « Débuts du socialisme en Pologne », où il analyse les ardentes controverses qui opposèrent le parti socialiste polonais (P.P.S.) à la social-démocratie de Pologne et de Lituanie; il décrit les phases successives de la révolution de 1904-06 et passe en revue l'évolution du mouvement socialiste pendant la première guerre mondiale (pp. 3-73). C'est donner un peu trop d'importance à la généalogie du Parti. En fait, l'histoire proprement dite de celui-ci occupe autant de place (pp. 74-154). Dans la troisième et la quatrième parties, l'auteur fait l'historique du « Parti ouvrier polonais » (1942-48) et du cc Parti ouvrier polonais unifié » ( créé en 1948) jusqu'en automne 1958. Comme les communistes sont au pouvoir depuis la fin des hostilités, l'exposé se confond avec l'histoire de la Pologne pendant les quinze dernières années. Le reste de l'ouvrage (pp. 293-369) comprend la bibliographie, les notes de référence et l'index. La présentation est irréprochable. Malgré le souci d'exactitude de l'auteur, on relève dans la riche documentation qu'il fournit plusieurs erreurs de faits et de dates. Voici les plus importantes. Avancer que l'historien polonais Lelewel « fut en contact étroit avec la Ligue communiste» {p. 4) est excessif. Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'avec Marx il se trouvait parmi les fondateurs de l'Association démocratique créée à Bruxelles en 1847. Le général de la Commune de Paris, Iaroslav Dombrowski, ne fut pas << un chef éminent de l'insurrectionpolonaise de 1863-64 » (p. s) pour la simple raison qu'ayant été arrêté • Biblioteca Gino Bianco 315 par la police tsariste en 1862, il ne s'évada de prison qu'en 1864. Évoquant à plusieurs reprises le premier Proletariat (1882-86), l'auteur n'indique pas le titre complet de l'organisation : Parti socialrévolutionnaire international « le Prolétariat ». D'autre part, on s'étonne qu'il qualifie de « cosmopolite » l'attitude de ce dernier et de la socialdémocratie (pp. 19, 22 et 26) : il devrait donner des preuves à l'appui de ce « cosmopolitisme ». Dire que dès la formation du parti communiste, ses membres tels que B. Bierut et autres, cc s'infiltraient » dans le mouvement coopérateur n'est pas tout à fait exact. Ils y étaient entrés bien avant la première guerre mondiale, en tant que militants socialistes. Le protocole secret germano-soviétique porte la date du 28 et non du 29 septembre 1939 (p. 157). C'est Cracovie et non Varsovie qui, en 1939, fut érigée par Hitler en capitale du « Gouvernement général». Les Polonais n'ont pas appelé l'URSS « alliée de nos alliés » après la signature par les deux pays de l'accord du 30 juillet 1941 (p. 161). A ce moment cela n'aurait eu aucun sens. L'expression parut la première fois, sauf erreur, dans un appel du délégué du gouvernement (de Londres), lancé en automne 1943, c'est-àdire plusieurs mois après que Moscou eut rompu les relations diplomatiques avec ce gouvernement. Citant les effectifs du parti ouvrier polonais de 1945, l'auteur précise, p. 192, qu'ils s'élevaient à 235.000 membres, dont 80 % d'ouvriers, tandis que plus loin (p. 355) il indique un pourcentage beaucoup plus faible, mais plus proche de la vérité : 62,2 %. Il y a également lieu de rectifier plusieurs nom propres. M. Dziewanowski écrit Tyszko le pseudonyme de Léo J aguiches et non Tyszka, sous lequel il était généralement connu. C'est Ladislas Stein qui portait le nom de guerre de Krajewski (p. 319) et non Henri Stein, lequel d'ailleurs se faisait appeler Kamienski, et non Kaminski. Joseph Krasny s'appelait en réalité Joseph Rotstadt et non Rotbardt (p. 300). Des coquilles typographiques déforment quelques autres noms. JEAN MALARA. Profession de foi Un ·changement d'espérance. A la rencontre du Réarmement moral. Témoignages et faits réunis sous la direction de Gabriel Marcel. Paris 1958, J>lon, (coll.:·~Tribune libre), 281 pp. « HoNNtTETÉ ABSOLUE, pureté absolue, désintéressement absolu, amour absolu. Prise en elle- • •
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