312 . par la volonté de Dieu qui établit les rapports entre la nature et le destin de l'homme. Le destin, c'est le destin! » (p. 20 ). Si le destin, c'est le destin, il devra fatalement s'accomplir au mépris de la bio-géopolitique. Et si la volonté de Dieu doit s'exercer sous forme de lapinisme asiatique, il faut reconnaître que ses voies sont insondables, sauf pour W. Starlinger et ses disciples. B. SOUVARINE. Des droits et des devoirs EMMANUELBLANC: Les Institutionsfrançaises racontéesaux Français. Paris 1959, les Éditions de Minuit, 460 pp. NULN'ESTCENSÉIGNORERLALOI.Quel citoyen digne de ce nom - le législateur et Joseph Prudhomme mis à part - peut-il sans trembler, de l'instant même de sa naissance* jusqu'à l'article de la mort, concevoir ce qu'implique cette simple généralité ? Et combien d'autres n'ont-ils pas, à son énoncé, définitivement abdiqué toute ambition de percer les arcanes du droit civil, s'abandonnant tel le bon sauvage au droit naturel le plus primitif ? M. Emmanuel Blanc, avocat à la Cour de Paris et rédacteur en chef du Recueil général des Lois et de la Jurisprudence, ému sans doute par une situation que ne pouvaient qu'aggraver les nombreuses et récentes réformes de la ve République, a donc assumé la lourde tâche qui consiste, sinon à le rassurer, du moins à informer l'honnête homme - celui qui ne se pique de rien en général, du droit en particulier. Pour reprendre ses propres termes, M. Blanc s'est proposé « d'exposer systématiquement les droits et les devoirs des Français, c'est-à-dire de montrer le citoyen dans ses rapports avec les autres Français, d'une part, avec les Pouvoirs publics, .d'autre part». Il s'empresse de préciser que . son « dessein n'a pas été de résumer nos codes et nos lois ; pas davantage de dresser un tableau systématique des organismes administratifs ou de faire une description détaillée de tous les règlements qui gouvernent notre vie quotidienne». Son plan est simple ; il comprend deux parties, chacune distribuée en six chapitres : la vie privée (la personne, la famille, les biens, les obligations, le commerce, le travail) et la vie publique (la justice civile, la justice répressive, les organes et les mécanismes administratifs, les libertés • Le premier signe auquel les jurisconsultes du moyen âge reconnaissent que l'enfant a eu vie, c'est qu'il ait pleuré ... » (Michelet, Les Origines du droit .français, 1837). On sait aujourd'hui ce qu'il en coûte si en pareille occasion on nè se précipite pas à la mairie ... Biblioteca Gino Bianco LE CONTRAT SOCIAL publiques, la Constitution). On trouve en annexe la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 et la Déclaration universelle des droits de l'homme, textes indispensables à l'intelligence de la Constitution de 1958, dernière· en date. Le livre s'achève sur un index assez détaillé des mots-clés. Ce n'est certes pas la première fois qu'une telle entreprise est tentée. Le reproche majeur que l'on fait en général à l'œuvre des prédécesseurs de M. Blanc, c'est d'être périmée. Ce n'est évidemment pas ici le cas. Un autre défaut fort répandu, c'est le manque d'impartialité, ou l'omission pure et simple, ce qui en l'espèce . ,.. revient au meme. Comme on a pu le voir, M. Blanc ne s'érige ni en philosophe ni en historien du droit. Il s'est expressément défendu d'avoir rien entrepris ~ d'exhaustif, et on l'en excusera volontiers : il nous épargne ainsi ce que les professionnels eux-mêmes nomment le «maquis» de la procédure. Toute son ambition se borne à présenter un «guide » dont le but avoué est de « montrer aux Français (...) leur rôle dans l'évolution de leurs institutions ». Ce parti pris n'écarte pas pour autant les présomptions du lecteur non averti quant à l'objectivité de l'ouvrage. Or les faits qu'on pourrait lui reprocher sont minces : dans son exposé sur la moralité des peines par exemple, l'auteur se borne à indiquer de quelques points de suspension son opinion personnelle à propos de la plus grave d'entre elles ; ailleurs, il qualifiera d' « antique survivance de l'inégalité des sexes » la loi qui ne punit l'adultère du mari que s'il y a entretien de concubine au domicile conjugal•.. Bien que l'on sache de reste que le secret ·d'ennuyer c'est de tout dire, on eût aimé que l'auteur nous fournît parfois quelque précision, quelque détail supplémentaire : on est un peu surpris par exemple de voir, à la section du mariage, ranger sans explication parmi les aspects « sociologiques » de ce contrat l'interdiction, en cas de divorce, de se remarier avec son beau-frère ou . sa belle-sœur, alors qu'il suffirait peut-être d'un mot pour nous éclairer. Bien entendu, en pareille matière tout commentaire est périlleux ; éluder la difficulté correspond sans doute à un excès de scrupule. · M. Blanc a le souci d'éviter au lecteur le recours constant au «Petit Larousse illustré» pour comprendre le sens de mots purement techniques tels qu'usucapion,rescision,actionpaulienne,biens paraphertzP,ux,préciput, avancement d'hoirie et autres termes d'un jargon qui, du reste, n'est pas sans charme. Il a eu d'autre part l'excellente idée de rappeler quelques sentences fortement frappées au coin du bon sens par le génie de la· langue autant que par celui du législateur : « en mariage, trompe qui peut », « la plume est serve, mais la parole est libre », « possession vaut
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