Emile Vandervelde - Vers le collectivisme

-5à faire des brioches ou des pains d'épices; pour les campagnards qui abandonnent la culture des céréales et font de la laiterie, de l'élernge, de la culture maraîchère; ou bien encore pour les tisserands à la main, qui se maintiennent en tissant des étoffes de fantaisie : tels ces tisserands de Bolton, dont parle Schulze Gœvernitz, qui parvenaient à gagner leur vie en tissant, à l'usage de quelques vieilles filles, des courtepointes ornées de versets de la Bible. 3° Céder la place à des entreprisescapitalistes. C'est ce qui est arrivé déjà dans un grand nombre de branches de l'industrie et de commerce. Dans l'industrie textile, par exemple, en 1846 on évaluait à plus de trois cents mille le nombre des filleuses et des tisserands à la main, rien que pour l'industrie du Jin. Aujourd'hui, la filature mécanique a complètement supplanté le filage à la main, et au lieu de 57,000 tisserands à la main, que l'on recensait il y a soixante ans, dix mille à peine travaillent encore. La même ten lance à la substitution du travail mécanique au travail manuel se manifeste dans toutes les industries, depuis la fabrication des cigares ou des dentelles, jusqu'à la chapellerie ou la cordonnerie. Les industries même que la nature de leurs travaux semblait protéger contre la machine sont envahis à leur tour: la typographie par la machine à composer et, demain peut-être, la verrerie, par la machine à souffler le verre. Quant aux petits commerçants, leur situation n'est pas meilleure. Ils subissent de plus en plus la concur- . rence des grands magasins dont Emile Zola a raconté l'histoire dans le Bonheur des dames. Que peut faire, par exemple, un épicier de village, lorsqu'il doit lutter contre une entreprise comme Je Bon Marché, qui possède en Belgique plus de cinq cents succursales? Ces transformations économiques et techniques sont évidemment avantageuses pour le public, pour la masse des consommateurs, mais elles ont pour conséquence B b· 'lteca Gino B1a co

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==