Emile Vandervelde - Vers le collectivisme

- 18 - Au point de vue m0ral, les sans travail malgré eux sont évidemment plus estimables que les sans travail volontaires. Au point de vue social, c'est exactement l'opposé: chapeau bas devant les chevaliers du farniente, qui jettent par les fenêtres l'argent péniblement gagné par leurs fermiers, leurs ouvriers ou leurs locataires; haro sur les pauvres bougres, à qui, dans un moment de crise, le fabricant refuse de la besogne : on les expulse de leur maison, parce qu'ils n'ont plus d'argent pour payer leur terme, et on les condamne ensuite, pour vagabonda6e, parce qu'ils n'ont plus de maison! De 1835 à 1900, la population s'est élevée de 3,927,000 à 6,693,548 habitants; la fortune des particuliers a presque quadruplé, si l'on en juge par les valeurs soumises aux droits de succession en ligne collatérale : 1840 . fr. 49,272,000 1900 . 188,041 ,ooo En feYanche, le nombre dPs •mirées, dans les dépôts de mendicité, a, pendant la même période, plus que décuplé : 1835 : 2,642 1840: 2,739 1850 : 4,508 1860: 3,431 1870 : 4,836 1880 : 8,984 1890 : 17,124 Depuis cette époque, la loi du 27 novembre 1891 pour la répression du vagabondage et de la mendicité, a modifié complètement le régime des maisons de correction. Elle distingue entre les vagabonds volontai, es, les nwn<liants ,de profession, qui peuvent être internés pour 7 ans à Merxplas, - et les mendiants involontaires, les sans travail, qui ne peuvent être

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