Emile Vandervelde - Vers le collectivisme

- 17 - 11. - Les deux espèces de sans travail On objecte que les énormes profits de certains capitalistes, ont pour contre partie les pertes éprouv<'espar leurs concurrents malheureux. Ainsi, par exemple, sur 2554 sociétés allemandes, dont M. Vanderborgt a relevé les bilans pe1ur 1891-92: 471 soldaient en perte, 888 ne donnaient pas de dividendes, 6+1 donnaient de o à 5 p. c. 734 de 5 à 10 ,, 140 deroà1S 64 de15à20 » 39 de 20 à 3o 18 de 3o à 40 " 21 au dessus de 40 °/o, et jusque 120°/o. Il n'en reste pas moins vrai que les capitalistes, comme classe, ne sont jamais en perte, à moins d'un véritable cataclysme industriel. Pendant la même année sociale 189, -92, les 2554 sociétés, sur lesquelles M. Vanderborgt a pu se procurer des renseignements ont - défalcation des pertes, réalisé un bénéfice net de 8.8 °/0 de leur capital nominal, et disttibué 6. r 0 / 0 de dividendes. D'autre part, il va sans dire que les risques encourus par les capitalistes, individuellement, menacent, au moins autant qu'eux, les ouvriers qu'ils emploient. La part du pauvre, en effet, si misérable qu'elle soit, ne lui est pas garantie. La ruine pour le patron, c'est presque toujours le chomage pour l'ouvrier. La machine nouvelle, qui augmente les bénéfices, ou la crise, qui les diminue, réduisent également le nombre des travailleurs employés. Il y a, par conséquent, dans la société actuelle deux espèces de sans travail : ceux qui ne ,·en lent pas t1availler, pa1ce qu'ils n'ont pas d'ouvrage. B b :itec:1Gino B,a 'CO

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