Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

54 LA BELGIQUE LIBRE où aller, restaient, malgré les obus, dans leurs misérables demeures. Tous les jours, l'un· ou l'autre était tué ou blessé. Il en était de même dans d'autres villages, et on apportait dans les hôpitaux du front d'innocentes victimes, mutilées par quelque · projectile. Un médecin militaire nous disait à ce propos : · « J'ai vu, depuis un an, bien des choses affreuses; mais, lorsque l'autre matin on nous apporta une petite fille de six ans, les pieds enlevés et que j'ai vu ces pauvres moignons couverts d'un sang noir, qui ressemblaient à du civet de lièvre, j'ai failli m'évanouir. » La reirie Élisabeth s'est émue de cette situation. Elle a fait établir en pleine campagne, hors de la ·zone de feu, un refuge qui s'appelle, du nom de sa petite fille, « Refuge Marie-José » : des pavillons de bois démontables, servant de dortoir, de salle à manger, de chambre dP-jeu, où il y a place pour cent enfants. On y envoie les plus exposés, en attendant que l'on puisse les évacuer vers la France et les remplacer par d'autres. De son côté, un officier de l'armée belge, le major Godenir, voyant autour de son cantonnement des douzaines d'enfants errer sur les chemins, eut l'idée de créer à leur intention une école de l'armée. On mit à sa disposition des baraquements inutilisés. Quelques intellectuels simples soldats s'improvisèrent instituteurs, sous la direction B1bl1otecaGirio B ariG.o

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