Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

LA BATAILLE DE L'YSER ment de la défense, notre centre était enfoncé et, dès le 23 octobre, par la boucle de Tervaëte, les Allemands, en vagues successives, déferlaient vers la ligne du chemin de fer. J'étais, ce jour-là, à Ramscappelle, au poste de campagne du général commandant la 1'• D. A., et j'assistais, pour la première fois, à l'une de ces canonnades infernales caractéristiques de la guerre moderne, qui faisait tomber sur les positions belges un déluge de projectiles. Le champ de bataille, en apparence, était désert. A part quelques soldats à côté de nous, tapis dans le fossé de la route, on ne voyait rien, rien que les « marmites » tapant de tous côtés, et, de temps à autre, un homme courant d'une tranchée à l'autre, comme les lapins, dans les dunes, sortent d'un terrier pour se jeter dans le terrier voisin. Mais là-bas, en avant de la ligne du chemin de fer, on devait se battre corps à corps et, aux nouvelles qui arrivaient, je voyais le front du général s'assombrir : certes, ils ne passeraient pas aujourd'hui, mais qu'arriverait-il demain si les Français tant attendus n'arrivaient pas à la rescousse? Je rentrais à Furnes vers le soir, l'angoisse au cœur, lorsque notre auto arrêtée à l'entrée de la ville, quelqu'un me dit : « On passe une revue sur la place. » Une revue à pareil moment? C'était invraisemblable, et néanmoins c'était vrai 1 b 1otec~ G1rioB a'lc-o 1 t

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