Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

LA BELGIQUE LIBRE couche de terre, à l'épreuve des obus. Le matin même un projectile de 1 5o était tombé sur l'un de ces abris. Il n'avait fait de mal à personne! On a pris, pour organiser la défense, des matériaux empruntés à tous les chantiers, à toutes les usines d'âlentour. J'ai vu, par exemple, à Soissons, ~e que je n'avais jamais vu auparavant : une distillerie servant à quelque chose. Il est vrai qu'elle est en ruine. On a pris les briques de ses murs, troués d'obus, pour renforcer les parapets des tranchées. On a rempli de terre les tonneaux pour en faire des barricades. On s'est servi de la ferraille des chaudières pour couvrir les abris. Jadis cette usine servait à empoisonner des Français. Elle les défend aujourd'hui contre l'invasion. Avant la guerre, elle alimentait les· assommoirs de Paris. A présent, et au point le plus critique, elle barre la route de la capitale, et les poilus qui la gardent - des électeurs de M. Briand, des métallurgistes de la Haute-Loire - sont bien résolus à ne la quitter que le jour où ils avanceront. Ma grande préoccupation, naturellement, au cqurs de cette visite, était de m'enquérir du moral de cette an.née qui, depuis un an, du côté occidental, a porté glorieusement presque tout le poids de la guerre. Il ~e m'a point fallu longtemps pour être· fixé. Bibhotera Gl'lO B a'lrO

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