Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

LA BELGIQUE LIBRE villages de l'Yser. Mais la cathédrale est tombée presque tout entière dans la rue, où ses débris barrent le passage. Nombre de façades, réduites en poussière par un seul gros projectile, sont remplacées par un trou béant. L'Hôtel de Ville, cc bijou, a subi de lamentables outrages. Dans beaucoup de rues, pas une maison n'est intacte. Avant la guerre, Arras avait 26.000 habitants. Il en reste 1.200 : des gardiens de maisons, quelques employés fidèles au poste et, aussi, des rentiers, attachés à leurs logis comme des escargots à leur coquille, ou de petits commerçants que rien n'arrache à leur échoppe. A côté des ruines de !'Hôtel de Ville, par exemple, en pleine zone de feu, nous trouvâmes dans une petite boutique - la seule d'ailleurs qui soit restée ouverte - un petit vieux qui vendai( de la porcelaine, des couronnes funéraires pour les victimes du bombardement et des cartes postales illustrées montrant les ravages de l'artillerie allemande. J'ai acheté l'une de ces cartes, l'ai écrite sur place et l'ai mise à la poste dans le réduit, plus ou moins abrité, où, au péril de leur vie, deux postiers continuent leur service. Tous.les jours, ou à peu près, on bombarde. Au premier obus, les bombardés descendent dans leurs caves. Le plus souvent, ils y habitent. ·La veille, à Soissons, le colonel du ... nous avait offert le thé à six pieds sous terre. De même, à Arras, le B b! otecd Gino Bianco

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