Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

20 LA BELGIQUE LIBRE les épaules, gagner l'extrême point des positions / belges.- De cet endroit aux avant-postes allemands, il n'y a pas plus de quatre cents mètres. A croppetons dans la tranchée, nous regardions sans nO\lSdécouvrir. La ville de X... est tout près. On la bombarde depuis six mois. Mais du dehors, comme à l'ordinaire, elle parait intacte. J'y suis allé jadis en touriste. Rien n'empêche, semble-t-il, d'y aller encore, de se promener dans ses rues tranquilles; rien, que cette ligne blanche, presque invisible : les tranchées allemandes. Des hommes sont là aux aguets; des hommes comme nous; des hommes qui, laissés à cuxmêmes, ne demanderaient qu'à vivre et à laisser vivre. Ils ont une famille. Ils ont des enfants. Ils se demandent, comme · tes nôtres, combien de temps enco.redurera cette guerre .•. Mais quelqu'un de nous a dû se montrer. Une balle siffle. La détonation d'un coup de fusil nous parvient, très faible, comme le bruit d'une brique tombant à l'eau. Puis, quand nous avons déjà repassé l'eau, des shrapnells et des obus brisants commencent à tomber, de minutE:en minute. Ni tués ni blessés d'ailleurs. Ce sont des munitions gaspillées sans plüs. Le calme renaît bientôt, jusqu'à l'heure, prochaine peut::~tre, où, sur ce coin de l'immense ligne, on se battra pour de bon. Biblioteca Gi'10 B·a11co

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