Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

136 LA BELGIQUE OCCUPÉE les reconstruira. Mais l'invasion allemande a eu des conséquences irréparables. Il y a des choses que nous ne reverrons plus, jamais plus, never more. Et je suis d'autant plus pénétré du sentiment de douleur que cette pensée m'inspire que je reviens en ce moment même de notre front, où depuis tantôt deux ans, les armées sont aux prises, où un impitoyable bombardement a détruit, de Nieuport à Ypres, les plus belles, les plus pittoresques de nos villes. Nieuport n'est plus qu'un amas de décombres; le béguinage et l'église de Dixmude ont été rasés par le feu de l'artillerie. Il y a quelque temps, je fus autorisé par l'État-major anglais à visiter Ypres. Nous la parcourûmes en automobile, et, dans cette ville où il y avait jadis vingt mille habitants, nous ne rencontrâmes pas un être vivant; rien que des destructions et parmi elles, celles comme le Parthénon, les ruines des vieilles Halles, dernier souvenir de l'une des époques les plus glorieuses de notre pays. Je demande que l'on ne touche pas à ces ruines ; je demande que l'on n'essaie pas de reconstruire les Halles d'Ypres; elles doivent rester telles quelles, dans la beauté que la guerre leur a faite, comme un témoin des horreurs que notre pauvre pays a subies. Mais il y a une question que sans doute vous allez me poser. Dans ces monuments détruits, dans ces églises que le bombardement a fait dispaBiblioteca Gi'lO 8 8'1CO

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