Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

' 1 L'EFFORT BELGE 12 I Je crois en avoir assez dit, Mesdames et Messieurs, pour vous montrer ce qu'a été l'effort de la Belgique au point de vue financier, au point de vue industriel et au point de vue militaire. Mais je voudrais ajouter que la Belgique a encore donné quelque chose et quelque chose de plus important à la cause commune. Elle a donné aux Alliés un argument formidable, un symbole, un idéal : elle a donné son martyre. S'il était un peuple pacifique, du haut en bas, de la bourgeoisie à la classe ouvrière, c'était bien le peuple belge. Il ne demandait qu'une dhose : vivre en paix avec ses voisins. Il y avait en lui un dualisme, auquel vous devez avoir songé, qui faisait de la neutralité belge une neutralité idéale. Le Roi, la famille royale étaient de sang allemand aussi bien que de sang français. On parlait dans notre pays les deux langues, le français d'une part, un dialecte bas-allemand d'autre part. Les deux races qui se èombattent actuellement en Europe s'étaient dès longtemps réconciliées sur notre sol. La moitié des Belges - et j'en étais - avait des sympathies ardentes et pr.ofondes pour le libéralisme et 'la démocratie de la France et de l'Angleterre; mais l'autre moitié, la moitié conservatrice de notre pays, avait plutôt des préférences pour l'Allemagne, ce pays du pouvoir fort, de l'alliance du trône et de l'autel. Nous ne demandions qu'à vivre en paix, à rester neutres, et ceux qui prétendent le contraire, ceux

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