Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

100 LA·BELGIQUE OCCUPÉE Quant à son effort financier, je puis être bref. Le décrire tient en quelques mots. La Belgique n'a plus rien, plus rien que son crédit, le crédit que lui donnent le travail de ses ouvriers, la capacité industrielle et commerciale de ses hommes d'affaires. Dans ce qui reste de Belgique, dans l'étroite bande de terre qui va de Nieuport à Ypres, il n'y a plus que des ruines. La plupart des habitants ont fui. La matière imposable a disparu. Si la Belgique paie encore des impôts, c'est de l'autre côté. des lignes allemandes. Elle a été pillée, rançonnée, réquisitionnée par l'ennemi, et celui-ci, malgré sa misère, lùi impose le budget du temps de paix : 4o millions par mois, dans un pays où l'industrie est complètement paralysée. Au point de vue financier, notre bilan est simple : nous n'avons plus que des dettes,- mais de ces dettes nous ne rougissons pas ! Notre effort militaire! Nous n'avions, au moment où la guerre a éclaté, qu'une ar~ée dont le Kaiser eût pu dire, plus justement que de l'armée anglaise : « C'est une méprisable petite armée. l> L'armée belge était, au mois d'a01lt 1914, en pleine crise de réorganisation. Jusqu'en 1909, nous avions connu le déplorable régime du remplacement militaire. Aujourd'hui encore, il reste des traces de ce régime, car, sur les quatorze classes de milice qui ont été rappelées, il y en a dix qui ne se composent que de pauvres diables, et c'est avec raison que Bib ioteca Gi'lO B a'lCO

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==