Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

L'HÉROÏSME DU PEUPLE BELGE 83 Je dis la bataille finale. Certes, nul d'entre nous ne se dissimule les difficultés de la tâche. Nous avons à vaincre de redoutablès obstacles. Je ne parle pas des obstacles matériels, des tranchées à franchir, des redoutes à conquérir. Ce sont là des obstacles qu'une armée comme la nôtre - car nous n'avons plus qu'une armée, n'est-ce pas, - est habituée à franchir. Mais vous connaissez le mot de Napoléon : c Dans la guerre, le moral compte pour les trois quarts, le reste ne compte que pour un quart. » Nous avons devant nous une force morale redoutable et que nous ne devons pas sous-évaluer: c'est l'unanimité ou presque du peuple allemand. On peut s'en étonner, on peut le regretter, mais c'est un fait, un fait indéniable. Dans sa masse, dans sa majorité immense, le peuple allemand est convaincu qu'il ne fait pas une guerre agressive, même pas une guerre préventive, qu'il fait une guerre de défense nationale. Et la sincérité de ce sentiment, comment pourrais-je la mettre en doute? Je connais les hommes, j'ai vu des savants comme Brentano, des esprits libéraux qui détestaient le prussianisme, signer le Manifeste des Intellectuels. J'ai vu l'un de nos meilleurs amis, l'une des espérances du socialisme international, le plus grand orateur peut-être de l'Allemagne, Franck, député socialiste de Mannheim, qui n'était pas obligé de marcher e b 1oter.;,iGirio B a•,c o

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