Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

LA BELGIQUE OCCUPÉE redoutable ou des offres infamantes de l'Allemagne pour que l'unanimité se fasse entre nous, sur une question d'honneur. Et, le 4 aoüt 1914, au moment où les armées allemandes venaient d'envahir notre territoire, où nous savions déjà par les premiers incendies et les premières tueries ce qui nous attendait, au moment où :nous savions ce que l'accomplissement de notre devoir allait nous coüter, il n'y eut plus au Parlement belge ni républicains, ni monarchistes, ni socialistes, ni libéraux, ni catholiques, ~i Flamands, ni Wallons; il y eut un peuple unanime lorsque, parlant en son nom, le roi Albert termina son discours en disant : << Nous pouvons être vaincus, mais nous ne serons jamais soumis. » Tantôt neuf mois ont passé depuis- lors. Nous avons été vaincus provisoirement, mais nous ne sommes pas soumis. Nous ne le serons jamais; et ceux qui en ce moment occupent notre pays, si leur occupation se prolonge, apprendront à connaître le caractère belge. Au seizième siècle déjà, au temps de CharlesQuint, on appelait nos Flamands, nos Gantois, des << têtes de fer ». Aujourd'hui encore, on dit des Wallons des « têtes de houille ». Les têtes de fer et les têtes de houille sont unies dans le même vouloir, dans la même et inflexible résolution : tenir bon, quoi qu'il arrive, ~u milieu des pires épreuves, et quoi qu'il puisse nous en coüter. Bibl1otec;:i Gino B1a'lco

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