Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 28 - luglio 1892

--5-- droit, la liberté, combien plus de camarades anarchistes trouv?ns-11ous parmi leô opprimés, qui n'ont pas toujours d1_p1ain, et qui n'ont jamais Je loisir, si ce n'est sur le trnnard ou sut' le grabat d'hôpital, parmi tous les serts de 1~ mine e! de l'usine, parmi les po11sseurs d'aiguille ou de lune, d'alene ou de navette, de machine ou de charrue, parmi tous les malheureux qui, jadis, espéraient en une autre vie et qui, maintenant, n'ont d'autre lueur devant eux que celle de la future révolution! La voilà, la grande armée des affamés et des miséreux, ne comptant que sur elle-même, et non sur des chefs, sachant par une longue expérience, que déléguer son pouvoir c'est le perdre, que nommer des mandataires, c'est désigner autant de Judas, que demander de<<justes lois n c'est offrir ses membres aux ceps et aux menottes. Ils savent qu'il faut s'aider soimême, et de mille manières ils ont en~agé la lutte, constante et sans répit, ici par des grèves, la par des rérnltes, ailleurs par Ja guerre ouverte, individuelle ou collective. La Révolution n'est pas à faire, elle se fait. « Aveugle qui ne la voit pas! >J Dan.;; cette lutte immense, dont nos descendants verront la grandeur à distance, mai,; que nous devinons à peine parce que nous y sommes engagés, de petites revues comme nos Entr.etiens ne semblent d'abord destinées qu'à prendre une part insignifiante, mais cette part sera peut-être sérieuse, si no.us savons apporter il notre œuvre une grande force de dévouement. La vie sociale nous entraine et pas une de ses manifestations ne doit nou,; laisser indilforents. Non seulement nous avons à développer les idées, à propager la connaissance des faits, il resserrer les amitiés, à chercher partout des alliés nouYeaux, ~l leur donner des vérités au lieu de la fausse science dont on les garnit, de l'art trompeur qui les pourrissait tout Yifs, il nous fant entrer aussi en pleine érnlution, aider à la créatiou d'écoles anarchistes pour nos enfants,;\ la naissance du théâtre libre pour tous, à la transformation de cette société de maitres et d'esclaves en une société lte travailleurs à groupements spontanés. :Kons sa\·ons que l'œuvre e::;tsans limites et cette perspective immense ne nous décourage point. BibliotecaGinoBianco

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