Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 28 - luglio 1892

tant mieux : un moins robuste s'en fùt ressenti. Pelléas et Mélisandre (1), c'est encore la même âme frissonnante de prescience, douloureusement joyeuse. Le poète y joue des concordances, merveilleusement comme toujours, fondant en une seule impressi0n ces vies des choses et des âmes qui se corrobore-nt dans ses écrits comme dans la réalité. Peu d'esprits conçoivent cette mystérieuse harm0nie vitale; une séculaire habitude d'analyse a obscurci toute vue. Le poète des Aveugles est Un qui voit. Nous n'avons pas sou8 les yeux tous les Contes de Fées de M. R. de Bonnières, mais à en croire son laudateur du Figa1·0, M. de Bonnières « ne s'est embrigadé dnns aucune ér.ole, et ne livre au public que ce qu'il a longuement médité ». En cela, l'auteur des Contes de Fées ne se différencierait pas·sensiblernent du signataire de ces lignes, pris au hasard parmi bien d'autres écrivains contemporains. Ce qui, selon M. Calmette, distinguerait surtout M. de Bonnières, c'est qu'il a restaui'é « le conte en vers n - genre essentiellement français; sans nous croire forcé de lui savoir gré de cette restauration - oiseuse peut-être: le conte en !)rose ayant judicieusement remplacé son ainé - nous ne pouvons nous défendre d'une certaine admiration pour un homme qui se contente si peu de sa réputation d'esprit, de finef'se, qu'il la risque à tenter la gloire ardue du Poète, à une hPure où l'esthétique est sévère et exclusive. La muse de M. de Bonnières, « ne doit rien aux muses étrangères >i - c'est plus qu'on ne peut dire de celles de Ronsard, de Corneille et de Hugo: L'Italie, l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne ayant successivement ou simultanément pénétré la littérature française - et réciproquement. Une personnalité littéraire qui a pu rejeter tant d'influences fatales doit être aussi curieuse qu'elle est anormale - et nous nous promettons de lire avec· soin les vers de M. de Bonnières, où nous sommes s•1r, en tout cas, de trouver quelque délicatesse et du goût. Quant à M. Gabriel Vicaire, à M. Michel Féline ou tout autre, qui avec !'Adolescent confidentiel (2) renouvelle à (1) Brnxclles. Lacomblez, éditeur (!) Bailly, éditeur BibliotecaGino Bianco

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