Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 28 - luglio 1892

-10 - ter la construction d'un décor, fùt-il babylonien. Tout son soin est pour les seconds plans où un détail frécieux, rides de l'eau ou feuilles de saules, fait, seu , la réalité du site et -lecale. Encore une autre particularité : on entre dans ses toiles, malgré qu'elles restent plates, comme toute peinture qui se respecte. L'œuvre de Corot est sans doute ce que notre époque laissera de plus parfait. Un de mes amis qui revient du Japon me raconte qu'il a faiLun voyage très complet dans tout le pays. Dans une petite ville on le présente à un diplomate distingué qui a une grande connaissance de toutes les choses d'Europe où il a vécu. Homme d'infiniment de goùt et qui comprend le xvm0 siècle, comme M. de Goncourt, le naturalisme et même le japonisme. • Il s'est fait, au milieu de jardins ravissants, pleins de collections de plantes, élever deux maisons : une japonaise qu'il habite et qui est du dernier raffinement japonais, avec des kakémonos signés des noms les plus illustres et les laques les plus précieux. L'autre demeure, européenne, contient sa bibliothèque et une collection de quelques objets parfaits qu'il a rapportés de Paris et de Londres, les ayant choisis avec un soin religieux, deux ou trois meubles Louis XV et Louis XVI, quelques porcelaines de Sèvres ou de Saxe d'une rare valeur. Sur les murs,n'ayant voulu mettre qu'un seul tableau occidental, qui fùt l'essence de notre art, c'est un Corot qu'il a accroché, comme un bouquet de fleurs pâles. Courbet n'est pa8 assez représenté à l'exposition des cent chefs-d'œuvre. Il fut pourtant, lui aussi, l'un des derniers qui peignirent comme les maîtres d'autrefois. Nous venons de revoir, à la vente Haro, sa grande composition « allégorie réelle » où on le voit à son chevalet auprès d'une femme nue et de nombreux personnages d'un symbolisme bébête, mais d'une beauté de matière et d'exécution déconcertante. L'enfant vu de dos, toute la partie de gauche du tableau et le fond sont des morceaux énormes, beaux comme les plus beaux Chardin. Les tigres de Delacroix semblent être le divertissement d'un chef arabe qui aurait du génie. - Ils ont la fougue et l'emportement dans le repos; ils sont royaux et enfanBibliotecaGino Bianco

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