Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 25 - aprile 1892

-179 - Désormais, dit-il, gri'tce iLl'effort des siècles, grâce à celui de générations innombrables mortes à la tâche, l'humanité est riche. Par la force de la science, par la puissance du machinisme, par l'aC{;umulation des biens, elle possède un capital immense. Aujourd'hui, à l'aide des système,; de culture intensive,le sol peut produire de quoi nouuir plus que sa population: cent hommes, à l'aide de machines, peuvent vêtir dix mille individus, cent autres peU\·ent extraire la houille nécessaire à chauffer dix mille êtres. Pourquoi, malgré cette richesse, la misère est-elle toujours aussi puissante, aussi abominable'? Parce que cette richesse est aux mains de privilégiés, qui prélèvent sur le tra,·ail de quelques-uns une part léonine. La misère existe parce que « le sol, tes mines, les 1nachilies, les 1:oies cle conirnunication, la 1wu1Titu1·e, l'ab1•i, l'éducation, le savoi1\ tout cela a été accaparé pcw quelquesims n. Ces quelques-uns, par les entraves qu'ils mettent au travail, par « ta limitation consciente et di:1·ectede ta p1·oduction, et la limitation incli1·ecte et inconsciente qui consiste à dépense1·le travail humain en objets inutiles», ces-quelques-uns font obstacle au bien-être collectif; ils cmpècben t tout être de revendique1· le droit ù l'aisance, c'est-,i-clire, le dt'oit pour les travailleurs de s'emparer de la richesse sociale qu'acquirent les aïeux, le droit de jouir du fruit du labeu1· de.<;géné1'ations passées, le droit de YiHe en bon)me libre et non en esclave salarié. Pour acquérir cette aisance, pour proclamer efficacement ce droit, quels sont les moyens'? Un seul : l'expropriation au profit de tous de ce capital que quelqucs-uus détiennent; la mise en commun de l'héritage des siècles, la constitution d'un communisme anarchiste, car l'anarchie mène au communisme et le com lliunisme à l'anarchie. Cette expropriation n'est pas selon la légende bourgeoise l'acte de dépouiller chacun de son avoir, mais l'acte qui rendra aux travailleurs « tout ce q11,iperniet â, n'importe qui de leseJJploite1',» de tellesorle que «pe1·sonnenemanquant de1·tenil n'y ait'pas un seul ltOmme(orcéde vendre ses bras pow· exister )> et 9.ue « cltaqite tt1·e humain 1;enant au monde soit assitre, d'abord, d'apprendre un trcwail vroditctif et cl'en acqitéri1· l'habitude; et e1isuite BibliotecaGino Bianco

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