Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 23 - febbraio 1892

- 79 - Croit-on que si demain i\LVIG. uesde, Vollmar et Anseele étaient fusillés sur une barricade, ou, par une conspiration facile des gouvernements,envoyés au bagne tous trois ensemble, qu'il y cùt à la situation quelque chose de changé? Iln'y aurait que troisnomsdemoins sur les listes des groupes socialistes. Deux choses resteraient: les idées d'une part, qui agissent; et de l'autre part les multitudes qui s'en imprègnent, ces multitudes socialistes, les plus conscientes de toutes, et qui déjà apprennent à se passer de chefs, pour ne plus suivre que des mots d'ordre. M.de \.Vyzewa se fait du socialisme une idée bourgeoise. Il se l'imagine comme un domaine appartenant à quelques-uns, qui le font exploiter par une foule à leur ser- · vice. Mais la grande nouveauté du socialisme est qu'il résulte de la pensée la plus collective qui soit, jointe à l'action la plus collective possible. La pensée, dans cc qu'elle a de plus général, s'appelle science; et les actions humaines concentrées dans un seul faisceau s'appellent le peuple. Lejour où lascience s'est occupée dela destinée du peur le, elle s'est appelée socialisme; le jour où le peuple a connu la science, il a conçu la révolution. C'est pourquoi il est vain de vouloir se faire une idée du socialisme par quelques portraits de chefs socialistes. On exhibe ainsi, en un petit Musée Grévin, des figures actuelles d'un intérêt médiocre, et d'une ressemblance contestable. Ce sont les idées qu'il faut exposer; c'est la multitude qu'il faut nous faire connaitre Et les idées de la multitude aujourd'hui seront l'histoire demain. • Th. H.AXDAL, BibliotecaGino Bianco

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