Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 23 - febbraio 1892

LEVOYADGUE JEUNI~ HILARION à fru l'abbé de Barthélemy. Ili/arion: J'en suis revenu, c'est bien moi. 1"1aube1·tTentation. Lorsque Hilarion fut revenu de ses voyages d'outremor, le bruit s'en répandit asscr, vite et la curiosité s'en é\'cilla. Une aussi longue absence promenée sous des cieux différents et parmi tant de variétés humaines no pouvait avoir été que fructueuse pourl'éducation d'un esprit aussi vif que l'était celui d'Hilarion. Le profit de cet apprentissage nomade s'augurait abondant et, la causticité amusante do l'humour du jeune garçon jointe à la perspicacité do son attention, il devait en avoir rapporté cette sorte d'expérience clairvoyante et de connaissance de tout qui donne ù. la conversation des vovageurs tant d'aisance et un tour si plaisant qu'ils profitent parfois de l'intérêt qu'ils excitent pour le lasser en lui donnant trop l'occasion de se satisfaire. Les amis du sympathique aventurier s'apprêtèrent donc i't lui faire fête, car il avait laissé à lem indifférence un bon souvenir qui se réveilla subitement à son retour, qu'ils ·apprirent sans avoir su peut-être son départ. En outre, la jeunesse littéraire ayant ouï dire qu'il avait rencontré, sur les confins du désert, un poète dont la disparition avait fort intrigué les cénacles et dont les traces perdues ou retrouvées étaient un sujet d'hypothèses intarissables, voulut offrir un banquet à celui qui avait été l'interlocuteur de l'insoucieux et problématique exilé, mais Hilarion se refusa, on ne sait trop pourquoi,à cette politesse collective qui, comme on le sait, ne lie pas BibliotecaGino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==