Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 23 - febbraio 1892

-59 - et le Yérilable affranchissen1ent; mais elle satisfait seulement le joueur désintéressé qui joue pour se distraire, sans plus s'inquiéter que les enfants aux Tuileries si d'autres le regardent et prennent part à son plaisir. Et puis, à quoi bon? Ut, dans ces maisons banales, derrière les Yiles murailles de pierre, fleurissent des pensées magnifiques que nous ne connaitrons jamais. Asez-vous songé parfois it ce que l'abîme du passé recèle de génies qui ne se ma!"lifestèrent point et combien la gloire de Shakespeare paie médiocrement le silence irrévocable autour de dramaturges qui régalaient peut-être. Cequ'il y a de fortuit dans le triomphe ou dans l'oubli nous impose d'être modestes, c'est-it-dirc sages et isolés. LE CHITIQGE J'admets qu'autrefois, à !"époque des rares manuscrits, quand les hommes n'avaient les uns avec le~ autres que forL peu de 1elations, il ait pu advenir que des œuvres incomp~rables soient demeurées latentes. i.\Iais maintenant! i\'avons-nous point, gràceitl'imprimerie qui dirnlgue à milliers d'exemplaires, jusqu'aux plus médiocres fantaisies administl'atiYes, l'espoir de nous füire entendre, sinon aujourd'hui, du moins plus tard, ,'t nos petits-ne~ veux. Et remarquez que je dis plus tard, pour vous concéder quelque chose: comment voulez-vous qu'un livre de quelque intérêt échappe à l'attention avec des critiques d'aptitudes aussi dissemblables que :vr. Ferdinand Bmnetière, Francisque Sarcey et Anatole France! Ces annonciateurs désignés des trésors ne sauraient faillir it leur devoir. LE POÈTE Eh! quittez-moi de l'ironie! Ces gens-là, par nature ou par métier, manquent tour à tour d'intelligence ou de stricte intégrité esthétique; et le jour où l'un d'eux, de crainte que sa charge 1 u î soit enlevée, juge ù. propos de décou Hir un homme de génie, il a soin d'élever quelque fantoche rictîculc pour discréditer d'arnnce les louange-, qu'il adresserait ultérieurement it de beaux vers ou à de belles proses. Et n'est-ce pas un des plus révoltants dénis de justice que leur silence têtu sur un homme comme Louis :Ménard, par exemple. BibliotecaGino Bianco

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