Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 20 - novembre 1891

-· 172 - applications que d'en faire trois. Un homme su.J?érieurse contentera d'avofr indiqué de la façon la plus légere, l'idée dominant son époque et laissera à ceux que cela peut tenter, la mission de multiplier les exemples: il a mis dans le mille, à d'autres d'émietter la cible. « Kous l'avouons, notre situation est nouvelle eLrien moins qu'heureuse; si vous réclamez le concours de notre travail, nous sommes nous-mêmes en besoin d'activité, nous sommes malheureux d'inaction ; nous sommes ron · gés d'inactions comme d'une rouille; mais votre travail nous ne l'aimons pas. » « Alors, dit le monde, montrez-nous le vôtre? » - « Nous n'en avons pas. » - « Qu'est-ce que vous ferez alors, dit le monde? n - c< Nous attendrons. >) - « Combien de temps?» - « Jusqu'it ce que l'Univers se lève et nous appelle au travail. >J - « Mais dans l'attente, vous vous faites vieux et inutiles. >J - « Soit. Je puis rester assis dans un coin, occupé à mourir si vous voulez, mais je ne bougerai pas que je n'aie reçu le haut commandement; si nul appel ne me parvient pour des années, pour des siècles, je sais alors que l'Univers ne veut de moi que le témoignage de ma foi en lui par mon abstention. Si je ne puis travailler, au moins ne dois-je pas nécessairement mentir; mon seul devoir clairement apparent aujourd'hui, c'est de ne pas mentir ... >) Mais cette classe d'hommes ne serait pas suffisamment caractérisée si nous omettions d'ajouter qu'ils sont féaux admirateurs de la Beauté. Parmi l'éternelle trinité du Vrai, du Bien et du Beau, trois en un, et un en trois, i-ls ont préféré faire de la beauté le Symbole et la Reine, et ils trouvent une compensation dans l'ordre inviolé de l'univers, à l'ordre violé et à la disgrâce de l'humanité ..... De ceux-ci dont je parle, tous ne progressent pas; le grand nombre ne sont que des novices : ils ne font que montrer le chemin que devra suivre l'homme d'une âme .et d'une santé plus robustes, d'un courage plus aventureux. Pourtant ils sentent la dignité de leur rôle et méritent Biblioteca Gino Bianco

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