Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 20 - novembre 1891

NOUVELL!EŒONARCHIE Lorsque Banas se fit appeler Monsieur, des esprits suped1ciels ne virent dans cet abandon du titre austère de citoyen, qu'un retour à de vieilles coutumes de jeunesse. Des hommes plus clail'voyants, que l'on traita de pessimistes, crièrent très haut que la République était finie. S'ils entendaient par République l'idéal Etat rêvé par Jean-Jâcques et pt·éconisé par Brissot, ils avaient raison; mais, si M. de Fénelon était revenu, il aurait démontré leur erreur à ces cervelles chagrines, en leur parlant savamment des oligarchies républicaines de la Grèce; tant il est vrai qu'il faut s'entendre sur les mots. Les mêmes divergences de vues se sont récemment produites, lorsque quelques journaux annoncèrent que la livrée de l'Elysée avait reçu l'ordre formel de saluer désormais M. Carnot, non plu-, du titre démocratique et constitutionnel de Monsieur le Président, mais du vocable un peu suranné d'Excellence. Quelques gens du monde songèrent au comte de Feuleins, organisateur de la Victoire, et le souvenir de ce grand stratège les empêcha de prendre ombrage de cette revendication qui flattait leurs préjugés, mais plusieurs vieilles barbes, imbues de principes, murmurèrent : « Dans un an, on lui dira Altesse, et l'œuvre de la Révolution sera morte. n Je pesais ce qu'il y avait de vraisemblable dans les allégations de ces journaux. Appelle-t-on M. Carnot : Excellence? je l'ignore, mais je crois que bientôt on l'appellera : Altesse -lui ou ses successeurs, peu importe - et peut-être même Sire, cat il faut que l'œuvre de la Révolution s'accomplisse, et vraiment elle s'accomplit. Biblioteca Gino Bianco

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