Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 18 - settembre 1891

- 113 - artistes'? De quelle insupportable et grotesque arrogance ne fait-il pas preuve celui qui, à l'inspection d'une couverture,J)rétend condamner sans appel l'œuvre laborieuse et lente ·un écrivain'? Cette vanité du bibliog1·avlîe n'est plus plaisante, certes, comme le puéril défaut né des qua1 i tés mêmes du poète; elle est répuanante comme l'envie impuissante et Yindicative, comme Ïa stérilité haineuse, comme le Yiced'un esprit que ne rédime nulle vertu. ~L Gustave Kahn, dont les Palais Noinades exaspèrent encore bien des gen,,, vient de publiér des Chansons cl'Amant, chez Lacomblez, à Bruxelles. Nous sommes curieux de lire l'appréciation de la presse sur l'œuvre nouvelle de celui qui fit un an durant et aYec une intelligence critique des plus goùtées l'analyse de l'apport littéraire quotidien. NI. Kahn semble avoir soulevé beaucoup de haines; ses allures césariennes agacèrent sans doute beaucoup de gens de lettres, car il faut être assez conscient de sa propre individualité pour affronter avec calme, je dis plus, aYec plaisir un critique de '<laleur qui vilipende vos essais et ùemande mieux en se donnant comme exemple. « Salomon et moi », disait volontiers M. Kahn et, ma foi (qu'on nous permette cette réminiscence de Coppée), je n·ai pas trouvé cela si ridicule : il y a beaucoup de Salomon dans :M.Kahn; ils se tiennent par la race, ils se tiennent par une fréquentation qui, pour être partieJlement posthume, n'en fut pas moins intime; il y a quelque parenté collatérale entre M. Kahn et Jules Laforgue, parenté un peu distante sans doute; il y a aussi un cousina~e (par alliance peut-être, bien que M. Kahn ait déclare que Gérard de Nerval était« plus que sémite») entre ce dernier et l'auteur des Palais Nomacles. Mais, que faisons-nous'? M. Kahn est tellement jaloux de son incliYidualité qu'il verrait quelque malveillance de notre part si nous ne précisions notre pensée ; elle fut en rappelant ces noms - auxquels nous ajouterons celui de Heine - de faciliter au lecteur la classification qu'il exige lui-même, et lui suggérer des voisinages de bibliothèques dont il saura, sans notre secours, sainement justifier l'àpropos. BibliotecaGino Bianco

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