Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 18 - settembre 1891

- 112 ·- conversation littéraire fort courante il y a quelques années - où, outre iVI. Kahn, i.VIMB. arrès et Mocéas,Adam et Ajalbert, H.osny et de H.égnier, Dujardin, Yanor, nousmème et cent autres prîmes quelque plaisir; et nous la résumerions assez bien en cette formule sacramentelle prononcée, comme la« bonne nuit», au retour de quelque orageuse discussion esthétique, it la dernière bifurcation de la dernière rue par les dernie1·s attardés : t< Au fond il n·y a que nous deux» - formule que complétait cette p3nsée commune murmurée après quelques pas solitaires et non sans en sourire : « Et encore, lui? ... >> Ces souvenirs nous sont un amusement et, de fait, n·est-ce pas lù jeux habituels d"artistes? On a voulu ridiculiser la littérature en en magnifiant l'expression; croiton que les peintres, les musiciens, les sculpteurs parlent autrement entre eux? avez-vous interviewé le père Hugo, et surpris en déshabillé son opinion sur Musset ou sur L1martine? Nous ne trouvons pas ces choses étranges; au fond de soi chacun rend justice ù ses ainés et ù ses contemporains - à ses cadets même mais plus rarement, YU la stratification habituelle des idées séniles; on a assez habilement, il est vrai, fait ressortir de petites vanités inavouées, de petits exclusiYismes, mais qui témoignen~, dans cette « lutte pour rArt », bien plus, peut-être, de la vitalité nen·euse des artistes que de la mesquinerie, malheureusement incontestable, de leurs procédés. Il n!y a vas d'a1·t sans JJW'li-pr-is, et ce mot de Balzac est la seule saine conclusion à ces bavardages d'esthètes ... ou de faisem:s que colligea, dans un but hostile il toute littérature, la rédaction responsable de !'Echo de Paris. Plaisantons la vanité des poètes, - genus i1·1·itabile vatum;- si c'est un peu vieux jeu, cela est toujonrs distrayant; mais, il y songer bien, comment éntl uer la · vanité de cet autre type humain qui, en dépit d'une stérilité littéraire avouée, s'arroge le privilège peu enviable du poète d'être de parti-pris, et li-anche selon sa fantaisie, sans même en discuter, telles questions qui font hésiter les meilleurs esprits? De quelle intuition se croit-il doué, celui qui refuse une discussion sommaire à des principes d'art appuyés journellement sur quelque nouvel essai et qui semble séduire, de jour en jour, de plus nombreux BibliotecaGinoBianco

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