Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 18 - settembre 1891

- Hl - sage, un peu gourmé, terne, réticent, généralisé, inutile, en un mot, comme tonte cette singulière (( enquête sur l'érnlution littéraire. » Plus bas nous trourftmes une conversation que l'interviewer prétend avoir arrachée à ::.vr. Kahn inter pocula; ce procédé, qui rappelle certaines mœurs judiciaires et qui relè,·e de l'appréciation individuelle des honnêtes gens, amène dans le cours du dialogue, dont l'authenticité reste douteuse (1), des phrases drôles sans doute mais assez mal sonnantes. Maintenant, i\I. Kahn eùt-il tenu ces pro_posque nous n·en serions ni trop étonné ni trop heurté : seule, la publicité, à laquelle ils n'étaient certainement point destinés, les différencie de maints propos analogues desquels, avec une sorte de sourire oculaire, l\I. Gustave Kahn était coutumier, au temps où nous avions le plaisir de nous régaler de ses saillies. Ses négations perpétuelles, dans l'expression pittoresque desquelles étaient som·ent endoses quelques vérités, nous les goùEons comme une forme de critique littéraire des plus plaisantes; que de fois H. de Régnier, Paul Adam et nous et d'autres avons accueilli avec un Yéritable bonheur des phrases d'une haute envergure de nihilisme littéraire, dramatisées par le ton de voix, par l'exubéfance éloquente des vocables, par l'heure (deux heures du matin), par le lieu (la place de la Concorde ou quelque pont nocturne); car :vr. Gustave Kahn était, à cette époque, un noctambule infatigable et de la déserte nuit des grandes voies parisiennes il faisait son jardin d'Aca~ démus. La vérité s'exprime de cent façons; nous s:'.l.rnns une manière d'éloge littéraire qui nie tout talent en accordant le génie, et un genre de criticrue négatrice, dont la partialité (~'L Psichari est de cet avis) est un éloge inconscient. Hors donc la tournure de certaines phrases habilement clichées, nous ne vîmes dans le trasail de :vr. Huret qu'une reconstitution, imparfaite à tout prendre, d'une façon de (l) Les rectifications nous sont pa1·venues trop nombreuses an cours de la publication do cette « Enquèle » pour que nous en puis&ions consid,·ror la bl'Ochnrc comme u,1 document sérieux - un écrivain. quoiqu'en puisse penser )I. ùe Gonco,1rt, ne doit être tenu respci::• sable que de ce qu'il a ec,·it et publie. · BibliotecaGino Bianco

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