Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 18 - settembre 1891

- 105 - leur reprochait cet oubli, ils ne manqueraient pas de ré~ pondre, puisque personne n'accepte plus aujourd'hui d'être en aucun moment considéré comme un poète novice, que ce n·est donc pas à enx que peut se rapporter ce jugement. Dans son curieux Art poétique, M. Paul Verlaine donne aux poètes des c0nseils qui semblent bien aYoir été précieusement écoutés par µne grande partie de la jeune gtnération. On y lit en effet : « Rien de plus cher que la chanson grise Où !'Indécis au Pré•;is se joint . . . . . . . . . . . . Car nous voulons la Nuance encor, Pas la couleur, rien que la nuance! ............ Prends !'Eloquence et tords-lui son cou! De la musique encore et toujours! » Si nombre de jeunes écrirnins ont paru aller plus loin encore que ne le recommandaient ces lignes du poète, cela provient peut-être de ce que, plus que lui encore, ils aYaient souci de produire une imp,·ession complètement musicale, cal' ils se persuadaient de plus en plus que les lois constitutives de l'art du Yers sont des lois toutes musicales de rythme et d'harmonie, et qu'il convient clone de demander au Yers non plus un rytLme trop souvent factice, mais un rythme basé réellement sur les sensations auditives produites par la lecture normale du Yers, et une combinaison plus consciente, sinon plus saYante,des effets d'harmonie qu'on ne remarquait cruère jusqu'ici qu'à la rime, et que pourtant il serait faciÎe d'analyser dans leur belle complexité r.hez les grands poètes antérieurs qui les ont produits, tout d'instinct et par la seule vertu de leur' génie, même lorsqu'ils croyaient ne s'inquiéter que cln rôle spécialement réservé à. la rime dans leurs compositions poétiques. C'est sans cloute ce désir de combinaiscfns harmoniques plus fines, plus discrètes, plus immatérielles, qui doit être considéré comme la principale cause des réformes de BibliotecaGinoBianco

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