Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 18 - settembre 1891

- 10:2Entendu dans cc sens, et tout le monde l'entend ainsi maintenant, le symbolisme date de toujours, puisqu'il est le fond même de toute poésie, et que tout ce qui n'est pas lui ne peut guère ètre qu'arabesque curieuse, ou exercice de rhétorique, ou simple travail d"analyse, qu'il est un peu puéril alors de parer du manteau de la poésie. Gest précisément parce que le symbole joue ce rôle synthéthique, et qu'il est appelé à fournir d'une seule fois un aliment aux sens, iL l'âme et à !"esprit, qu'il est d'essence supérieure il la simple comparaison ou à l'allégorie qui, elles, dit M. Brunetière « distinguent et séparent, pour l'exprimer alternati,·einent,ce que le symbole au contraire unit et joint ensemble pour en faire une seule et même chose.» Ce nom de « symbolisme » clone, quoique l'idée qu'il signifie ne puisse être re,·ei1cliquée comme l'apanage exclusira·un groupe quclconquecle poètes,était.toutaussi bon qu'un autre, et même était meilleur que tout autre pour signifier un renouveau de la poésie. Le groupe des romantiques allemands y eùt eu tout autant de droit que nos poètes les plus récents, car tout autant qu'eux ils eurent souci du symbole. Ce qui, selon Schlegel, donnait le plus de valeur à la poésie antique, c'était la beauté des mythes qu'elle avait enfantés; et le poète qu'il prisait le plus depuis l'antiquité, c'était Dante, à cause du merveilleux monde d'images et de légendes symboliques qu'il arnit su créer. Ce fut parmi les romantiques que nous ayons déjà cités, et parmi leurs émules amis, à qui trouverait les plus riches symboles, aussi bien clans la nature que dans les lé0 endes, les contes ou les mythes de partout qu'ils étudiaient sans relâche. C'est ce mouvement qui a déterminé Creuzer il écrire sa Symbolique, où il analyse tous les mythes des peuples de l'antiquité. Une des œu vres les plus remarquables dues à ce souci de symbolisme chez les romanti~ues allemands, et qui est peut-être le chef-d'œu ue de I Ecole, quoiqu ·elle soit d'un écrivain qui ne compte pas parmi les coryphées du groupe, c'est le roman cl'Oncline, de Frédéric de La Motte Fouqué. Ce petit line, outre ses autres qualités exquises, dont nous n·avons pas à parler ici, donne de manière parfaite l'exemple de ce quïl faudrait sans doute que présenBiblioteca Gino Bianco

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