Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 18 - settembre 1891

- 101 - Schelling ajoutait: « La nature est pour l'artiste ce qu'elle est pour le philosophe, le monde idéal apparaissant sans cesse sous des formes finies, le pâle reflet d'un monde qui n'est pas hors de sa pensée, mais en lui-même. L'esprit de la nature n'est cloneopposé à l'âme qu'en apparence; en soi il est son organe et son symbole.» Combien toute autre tâche alors devra apparaître vaine, qui ne se proposera pas uniquement de pénétrer dans « le sanctuaire où brùle d'une mème flamme, en une primitire et éternelle union, ce qui existe séparé dans la nature et dans l'histoire, ce qui se fuit constamment dans la vie et dans la pensée. » N'est-ce pas là ce que, d'après M. Brunetière, tentent de faire aussi les symbolistes, dont le but lui a semblé être de tflcher à produire l'impression toujours plus profonde des correspondances intimes qui peuvent exister entre la nature et l'homme, des rapports secrets du sensible et de l'intelligible, de vouloir enli n " atteindre l' essen0e dont les manifestations se jouent à la surface des choses. » Ce que nous avons dit de la qualité d'idéalisme qu'on peut reconnaitre se dégager des œuvres des symbolistes, nous mène directement ù la question du symbole clans l'art. Si tous les phénomènes de la vie physique et de la vie morale ne sout q11edes manifestations difféœntes d'un principe unique, chacun de ces phénomènes pourra être appelé it suggérer cette existence supérieure qui est partout présente, et chaque objet de la natu1·e, chaque fait de la vie morale pourra et devra dernnir symbole. Et puisque tout dans ce panthéisme, car il faut rappeler par son nom, aboutit ainsi' à !'Esprit absolu, on conç-oit tout d'abord l'infinie complexité d'interprétation de toute chose, qui laissera donc aux poètes une source intarissable de symboles, où chacun pourra puiser sans cesse, sans que jamais la source ne tarisse ni soit seulement moins vive. Quant it donner plus de profondeur au symbole, et à faire en sorte qu'il se présente plus capable d'émouvoit· profondément, c'est précisément là ce qui constituera le vrai poète et le distinguera des simples manieurs de mots et d'images. BibliotecaGinoBianco

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