Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 18 - settembre 1891

- 91 6 h. on allume le gaz dans les maisons, pas encore les reverbères, les 2 ou 3 cafés sont pleins, étouffants de ci~ares économiques, on s'y arrache les journaux illustres .. à 6 1/2 les gens vont au théâtre - les monuments découpant à leurs terrasses des statues trophéïques [1], prennent dans le crépuscule crotté, le ciel définitivement gâché, (dimanche râté) prennent des tristesses de cheminées - Voilà qu'on entend quelques cloches d'après vêpres disant la province bloquée sans espoir et les dimanches de vieilles fille:s. On a froid au pied - puis la cloche impertinente d'un tramway - La pluie devient de l'averse, l'atmosphère étant trop saturée. Les amateurs de dimanche quand même vont patauger en familles toute la nuit et 1·entrer n'osant supputer les arnries de leurs toilettes. - et demain repeupler leurs bureaux, leurs comptoirs, leurs ateliers. Le grand poème des gares, n'a que des trains cendrillonesques, des trains de banlieues - soldRts bus, gens confits en lem règle de trois, qui accumulent lt:isscories des dimanchards et les crachats locaux, sans jamais prendre un bain d'espace et de plaines à toute vapeur. - Un lundi matin plafard. - le livide sec (après la ventée furibonde de la nuit) ricane blanc au ciel où courent des nuées noires et monotones comme des huissiers. Des gens recommençant la semaine - hélant un fiacre - portant des paquets que fatigué on remonte sous le bras = Des parapluies en réserve - Un bébé qui court contre la grille du square balottant son petit manchon bleu sur son ventre comme une breloque maternelle. Un couple se racontant quelque chose. - des solitaires qui ruminent ce qu'ils viennent de vivre ou l'affaire où ils vont, les uns avec des faces optimistes, les autres ennuyées, dures, giflées. Toutes les femmes ont l'air battues à la maison, ou uniquement heureuses pour le quar- [l] à leurs terrasses des groupes grecs cl nobles, prennent BibliotecaGino Bianco

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