Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

- 71nous entendrons guère; et, cependant, comme j'ai raison, en théorie; et comme vous m'apparaissez, vraiment, inférieur! Qu'il naisse, en de pareilles conditions, des malentendus (irréparables au surplus) qui se résolvent en mépris d'une part et éclatent en huées de l'autre, nous serons les premiers à le regretter, mais les derniers aussi à nous en étonner. Nous n'éprournns pa:s le horror sacré que ressent M. Mallarmé en face du mot qui, naturellement, pour lui, est le symbole,par lui pénétré,d'une aut?·echose nécessaire; nous ne dirons pas, comme il peut le dire en toute sincérité et en suscitant, nous l'affirmons très haut, notre admiration : c< QUEL! je n'ose pas écrire ce mot, il semble que je leur en donne trop n. Au contraire, nous épr,mvons des révoltes contre les illogicismes, les déviations de sens, les orthographes absurdes qui déparent le merveilleux héritage des siècles, nous press:ntons ,, que l'art du verbe est vain et qu'il ne sei·a point »; mais cette langue, symbole è.etout ce qui plaira, nous semble, rwant tout, être le symbole de l'idée éclose de celui-ci, seitlement pour fleurir vers celui-lit, née sonore de l'un, seulement pour se reconstituer au tympan offert de plusieurs. Nous ne pouvons certes faire un reproche à M. Mallarmé de la difüculté que nous éprouvons à lire le Démon de l'analogie ou la Déclaration foraine, par exemple : ce que nous avançions plus haut écarte de notre critique tout ce qui peut être dit - logiquement, spirituellement ou bêtement - sur la clarté du discours; pour nous, toutefois, de pareilles raisons ne seraient pas Yalables et, si des difficultés de compréhension surgissaient dans nos œuvres du fait d'une insuffisance d'expression, nous accepterions, non sans stoïcisme et pleinement conscient du droit récusateur du public, la situation, somme toute honorable, d'C<Inintelligible ». Mais nous serions tenté de dire à M. Mallarmé: Cher et aùmiré poète, nous YOUS savons gré, ipfiniment, des instincts d'esthétique subtils que vous avez réveillés en nous; nous sommes émus de se11timents profonds en songeant à votre accueil de naguère (car, seul parmi la muflerie des parvenus de lettres, vous savez tendre la main en camarade), à vos quotidiennes preuves d'amitié; votre œuvre que nous attenBiblioteca Gino Bianco

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