Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

LA.RENAISSANCRE011ANE La sagace enquête de M.. Jules Huret semblait aYoir révélé parmi les littérateurs ùe ce temps, outre un mépris évident pour leurs coufrères, la plus délicieuse anarchie esthétique. Mais seuls les esprits grossiers et incapables de réflexion se laissèrent prendre ainsi aux apparences : M. Charles :.\fourras, qu'un assidu commerce avec les œuvres de M. Anatole France, a parfait un sophiste it peine moins subtil que son maitre, arrive, non pas en trois bateaux comme fit jadis l'illustre singe Gilles, mais eu une plaquette et un article de critique et proclame, dans une langue généralement agréable et correcte, que nous assistons tout simplement à une bataille entre<<Roma11set Barbares», où le triomphe légitime de::;Romans ne saurait faire doute. J'aimerais assez que M. Maurras eùt nettement défini les termes et déterminé les frontières ethniques et linguistiques des belligérants. Aussi bien parait-il attribuer au mot <( roman» au moins deux sens, l'un plus restreint, l'autre plus large. Je crus d'abord que pour lui les Homans étaient les seuls Félibres : son article fait suite à une anthologie du Félibrige et :'t un dénombrement de poètes pro,ençaux, albigeois, béarnais et autres, au prix duquel le catalogne des peuples dans l'Iliade est pauvre et mesquin. Outre Mistral qui « à l'intelligence sereine et puissante du noble Goethe joint un flair politique très aiguisé n, outre Aubanel, Félix Gras et ceux - trois cents environ - modestement énumérés sous le titre ((d'autres félibres >J, j'y ai reconnu aYec horreur le chancelier Paul :.\fariéton qui excelle à éci-ire aussi mal en prose qu'en vers, et le plus ignare et Je plus malfaisant des chroniqueurs, M. Henry Fouquier, si j'ose m·exprimer ainsi: il Ya de soi que M. Ernest Renan est félibre honoraire. BibliotecaGinoBianco

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