Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 13 - aprile 1891

-144 - poete n'adop~e pas l'arabesque musicale dit d1~ « ve~·s librt=i >,; quoi de plus naturel : sans une oreille tres sùre, il est périlleux de s'aventurer en cette versification, prétendue arbitraire, mais plus terriblement hérissée de difficultés que toute autre; en tous cas, nous ne conseillerons jamais à un jeune homme de débuter par le« vers libre >,, sans étude préalable de toutes les combinaisons rythmiques de la lan~ue: sans étudier l'Ilarrnonie, en un mot, il est impossiole d'écrire musicalement. La vive lutte que nous avons soutenue pour la liberté en l'art de versifier, lutte qui a abouti, nous oblige à réclamer cette liberté pour ceux-là même qui librenient s·attachent à des règles où ils croient trouver et trouvent des effets nouveaux et l'expression adéquate de leur pensée. Le livre de M. Trarieux n'est pas qu'un poème - malgré le titre très compréhensif, il est vrai; les inégalités y sont fréquentes; on le voudrait, quand au fond, malgré aussi, un panthéisme élevé qui ennoblit les vers, d'un théisme plus pur encore : « Car la splendeur du Monde et la gloire des Formes C'est moi!» Oui la splendeur et la gloi1·e; mais ni le monde ni les formes. Nous ne croyons pas que la bestialité « naturaliste )) compte beaucoup d'adeptes parmi ceux qui viennent; en tous cas, la génération qui nous suit témoigne, par ce qu'elle nous apporte depuis deux ans, de préoccupations belles et nobles, qui nous promettent un avenir réparateur. · Diptyque, poèmes par Francis Vielé-Griffin dont voici le premier (1): « Ici, parmi les chênes L'ombre est un miroir étrange De rêveries Et toutes les fleurs sont telles qu'elles vivent !De vieilles vies Pensives; (1) Nous mettons à profit une co:nposition disponible. BibliotecaGinoBianco

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